J’ai fait un peu d’études de géologie et de médecine, à Jussieu souvent, vers 1972. Et j’ai passé une partie de ma vie à équiper des mobiliers de laboratoire. Le milieu scientifique, je connais donc un peu.
Jamais je n’écris d’articles scientifiques. Et si j’en écrivais un jour, ce ne sera pas pour lancer une alerte de plus.
Dans les années 70, j’étudiais donc un peu les cancers, l’amiante et les volcans. Un prof de géologie nous disait, dans des locaux de Jussieu, que le problème de l’amiante n’était pas quantitatif, qu’il suffisait théoriquement d’une seule fibre pour développer un cancer, à terme de parfois 30 ans. Mes collègues et moi en avions respiré des milliers de ces fibres et pour l’instant, je claviote encore. (il est clair que les personnes ayant travaillé dans les poussières d’amiante à dose visible à l’oeil nu, comparable à la quantité de poussière que les mineurs du charbon absorbaient, ont développé des cancers)
On apprenait aussi la radioactivité. Et pendant mon service militaire, comme j’étais infirmier, j’en apprenais encore dessus. Je pensais donc qu’il n’était pas possible de revivre à Nagasaki et Hiroshima. Erreur.
Sur ce thème, il y a eu Tchernobyl où l’on a évacué toute la population, où les malheureux qui ont bossé au sarcophage sont morts parfois très vite et où des gens aux alentours ont eu beaucoup d’enfants malformés. Mais il s’avère que les bestioles qui y vivent aujourd’hui (qui ont un taux de reproduction souvent plus rapide que nous) y gambadent avec le même nombre d’yeux et de pattes que d’autres vivant en Limousin.
Il y avait eu aussi l’épisode de la Soufrière de Guadeloupe où Brousse et Claude Allègre considéraient qu’elle allait exploser alors que Tazieff pensait le contraire « »« 17 août 1976 : Robert BROUSSE parle pour la première fois des gaz magmatiques et de la force de l’explosion. Il émet une hypothèse sur l’issue du phénomène : « Nous allons atteindre un paroxysme cataclysmal d’une exceptionnelle activité sismique qui a préparé la montée du magma. [...] La force de l’explosion finale pourrait atteindre la puissance de 30 mégatonnes, soit 1000 fois la bombe d’Hiroshima. »« »«
Maman ! 1000 fois Hiroshima !
»« »« »« 29 août 1976 : Arrivée d’Haroun TAZIEFF en Guadeloupe. Il explique que « la volcanologie est une science comme la médecine : il faut du doigté, du sang froid, de l’énergie, de l’habitude et l’expérience du terrain. Les études de laboratoire ne suffisent pas. [...] Il n’y a pas de danger immédiat. [...] Le phénomène est complexe, à travers de nombreux paramètres on se fait une idée mais on se trompe très souvent. » À propos de l’évolution irréversible, il commente : « J’ai lu cela dans la presse et je n’ai pas compris ce que cela signifiait. C’est une crise exceptionnelle dans les Caraïbes mais il ne faut pas s’affoler. » »« »« ».
Finalement Tazief a eu raison, la Soufrière n’a pas explosé.
Il y a eu l’Amoco Cadiz. Dégueulasse, déprimant. On nous disait qu’il y en aurait pour 30 ans à s’en remettre. Erreur.
L’eutrophisation, je l’avais étudiée. Causes parfois naturelles, parfois humaines, parfois mixtes. Il y a un moment triste, mortifère. Comme pour la mort d’un chien ou d’un ami. Mais c’est l’eutrophisation qui permet que des lacs et marais deviennent des terres fermes.
Il y a eu le SIDA valant à Luc Montagnier un Nobel pour avoir découvert son virus. Sauf qu’on ne l’a encore jamais vu ce virus et que son découvreur lui-même nous dit maintenant que euh...en fait il y aurait des facteurs associés, que se laver les mains et manger sain serait le meilleur moyen de ne pas choper la maladie. Et ça pendant qu’un professeur rebelle à la thèse virale s’est injecté le sang d’un malade sans le devenir. Et pendant que la séropositivité est calculée différemment selon les pays. On peut être séropo en France mais pas en Australie.
Ohhh et puis il y avait eu l’épisode de l’homme sous la mer avec l’architecte Rougerie. On a pas mal rêvé mais rien... Et aussi les nodules polymétalliques qu’il suffisait de récolter sur le fond des mers pour s’enrichir mais là encore, rien...
Et encore les pluies acides qui nous envoyaient en enfer et les avions renifleurs qui allaient nous permettre de trouver du pétrole depuis les nuages.
Et tant et tant d’autres chose de cet acabit.
Alors comprenez que je ne me lancerais jamais à écrire un article scientifique, qu’il soit à sauce de Bernard Dugué ou à celle de Radio pirate.
15/08 20:58 - easy
J’ai fait un peu d’études de géologie et de médecine, à Jussieu souvent, vers 1972. (...)
15/08 18:54 - joletaxi
C’est ballot non ? l’article en question est juste 6 positions sous le vôtre dans (...)
15/08 18:19 - radiopirate
merci pour votre commentaire. et vous prenez garde au pétrole-business ! (...)
15/08 18:17 - radiopirate
C’est rigolo mais votre lien de fonctionne pas ! Je suis bien sur intéressé par ces (...)
15/08 17:45 - tinga
C’est vrai que l’intro de l’article aurait mérité plus de nuances, beaucoup (...)
15/08 17:00 - joletaxi
C’est bien ce que je pensais, comme tous les « investis » dans une cause, vous faites (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération