@ l’auteur,
Je me permets de réagir sur la phrase suivante :
« la Vierge, outre qu’elle donne sans nul doute touche de féminité au total »
Le choix de donner autant d’importance à la figure de la Vierge Marie fut avant tout une décision « marketing » pour supplanter dans le culte populaire la figure féminine traditionnelle de la « déesse mère » de la fécondité. Mais cette substitution s’est aussi accompagnée d’une inversion totale de la représentation de la féminité : d’une représentation intensément sexualisée on est passée à une image complètement désexualisée d’une « vierge » toute de pureté. La sexualité féminine, autrefois valorisée socialement et symboliquement par son association à la fertilité et à la nature, est devenue avec la Vierge une impureté, une source de saleté, un tabou à écarter du champ social et symbolique. Est-ce à dire que la condition féminine en est sortie améliorée ?
Cette défiance de la sexualité féminine qui caractérise de façon tout à fait spectaculaire le catholicisme, que certains se risquent à analyser du point de vue masculin de la hantise de la castration, est sans doute l’une des principales causes de la « chasse au sorcière », l’accusation dominante utilisée contre les supposées serviteurs du Fourchu étant le « sortilège de l’aiguilette » (petit ruban noué autour du membre viril de nuit par les sorcières et provoquant leur impuissance).
A titre personnel je ne suis pas spécialement pro ou anti catholique (même si j’ai mon idée personnelle sur les apports positifs et négatifs de cette religion dans l’histoire) et ne cherche en aucun cas à idéaliser les religions « paganistes » pré-chrétienne, mais je considère l’imposition de cette figure de la Vierge Marie comme à mettre résolument au « passif » de l’Eglise catholique.
Cordialement,