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Commentaire de easy

sur Génération précaire


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easy easy 18 août 2010 11:14

J’ai souhaité que cet article paraisse.

Certes, des milliers de jeunes pourraient écrire le même papier sur le problème de fond mais celui-ci a une tonalité que j’aime.

Vraiment je souscris ou compatis.

Mais, en tant qu’étudiant des années 70, ayant ensuite bossé à la façon de carreleur, plombier déménageur ou menuisier et cuistot aussi, je voudrais souligner qu’en gros, il semble y avoir des individus qui espèrent des entreprises et ces individus qui créent la leur.

Il se trouve que notre ami et auteur a créé la sienne et que ça n’a pas marché alors il a renoncé. Et il se trouve, pardon si je me trompe, que son entreprise était de celles dont la production de valeur ajoutée ne saute pas aux yeux de tout le monde.

Certes, il est délicat, dans bien des cas de distinguer entre les productions vraiment utiles et celles qui flirtent avec le vent, comme par exemple la publicité, mais vous m’aurez compris, entre le boulot d’un fromager et celui d’un faciliteur de com dans les entreprises, il y en a un des deux qui est compris du Gaulois de base et l’autre qui n’est plus compris que de gens décalés dans une bulle très récente.

Quand le commerce, domaine de notre ami, consiste à faire le Vénitien, le caravanier ou le marchand de poisson, ça se pige et il y a toujours de la place pour eux. Mais quand il consiste à vendre des espaces de pub sur le Net, ca frise l’irréel.
Il est logique qu’en cherchant à travailler dans une bulle récente, on se retrouve à pédaler dans le vide.

Dire qu’on travaille quand on ne fait que clavioter, c’est entendable mais uniquement par les bullistes du clavier.
Dire qu’on travaille quand on n’exploite que son cerveau, c’est entendable uniquement par ceux qui jouent l’intellectualisme.

Pour se payer ses études, notre courageux ami a travaillé physiquement dans les Mac Do et il n’y a pas vu d’avenir. Il consentait à un sacrifice temporaire, à une usure de son corps pendant quelques années pour viser à gagner sa vie assis à clavioter.
Ca peut marcher, il y en a plein qui s’enrichiossent énormément de la sorte. Dans la bulle. Mais pour être sûr de gagner sa vie, vaut mieux persister sur les étals de marché. Au début, on y rame, on gagne peu. Puis, au fil des années, on découvre les astuces, on s’organise mieux. Il y a des poissonniers de marché qui sont propriétaires d’immeubles entiers dans Paris.

Les parents, les amis, les profs encouragent les ados à faire des études supérieures. Cela sans dire explicitement que c’est pour éviter de faire des boulots manuels. Ce n’est pas dit explicitement mais à force, ça conduit une énorme partie de notre jeunesse à s’imaginer qu’elle pourra gagner sa vie en smoking à déguster des Ferrero, sans une goutte de sueur sous les bras et en frôlant des filles qui sentent Shéhérazade.

Ou, pour le dire autrement. Le troc, le commerce, l’échange, ça doit se faire d’être humain à être humain avec tous les inconvénients que pose l’humain. Vouloir gagner sa vie sans avoir à supporter les humeurs, volontés et sueurs des autres est certes possible mais incertain.


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