Le système juridique iranien se base sur les principes islamiques.
L’Iran prévoit la peine de mort pour l’homicide, le vol à main armée, le viol, le blasphème, l’apostasie, la conspiration contre le gouvernement, l’adultère, la prostitution, l’homosexualité, les délits liés à la drogue (possession de plus de 30 grammes qu’héroïne ou de 5 kilos d’opium).
Selon les autorités, qui cependant ne fournissent pas de statistiques officielles, beaucoup d’exécutions en Iran sont liées à des délits de drogue, mais les observateurs des droits humains estiment que nombre de personnes exécutées pour des délits communs, et notamment pour des délits de drogue, sont en réalité des opposants politiques.
La loi islamique (art. 179 de la loi sur les punitions islamiques) interdit la consommation de boissons alcoolisées, qui est punie par des coups de bâton et par la peine de mort pour quiconque violerait trois fois cette disposition.
La Sharia iranienne ne prévoit pas seulement la peine de mort, elle prévoit également des coups de fouets en cas de rapports sexuels avant le mariage, des coups de bâton pour qui consommerait de l’alcool, et l’amputation des mains et des pieds pour les maraudeurs.
Il ne s’agit pas là de cas isolés et ces actes se produisent en violation flagrante de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du Pacte International sur les droits civils et politiques auxquels l’Iran a adhéré et qui interdisent de telles pratiques.
En janvier 2005, on comptait une trentaine de jeunes qui avaient moins de 18 ans lorsqu’ils ont commis le crime, et qui ont pourtant été condamnés à mort par les tribunaux iraniens.
Selon la loi islamique, les parents de la victime d’un délit peuvent demander une compensation en argent (« le prix du sang »), gracier l’auteur des faits ou permettre que l’exécution de la peine ait lieu. La loi iranienne établit que le « prix du sang » d’une femme est la moitié de celui d’un homme. Selon la loi iranienne, il faut que les parents ou les enfants d’une victime demande la peine de mort à l’encontre de l’agresseur pour que celui-ci soit exécuté.
Les exécutions se produisent habituellement par pendaison, mais aussi parfois par lapidation. Dans ce cas, le condamné est enveloppé des pieds à la tête dans un vêtement blanc et enterré (la femme jusqu’aux aisselles, l’homme jusqu’à la taille) ; un chargement de pierres est livré sur le lieu de l’exécution et les fonctionnaires en charge - voire parfois même dans certains cas de simples citadins autorisés par les autorités - accomplissent l’exécution.
L’art. 104 du Code pénal établit que « les pierres ne doivent pas être assez grandes pour provoquer la mort avec un ou deux coups », afin que la mort soit lente et douloureuse. Si le condamné réussit à survivre, il restera emprisonné au moins 15 ans, mais il ne sera pas exécuté.
La lapidation frappe surtout les femmes et est critiquée au sein même du pays. L’ex-président, Akbar Hashemi Rafsanjani, la définit comme une pratique arriérée employée par les juges des zones rurales. Les défenseurs de la lapidation soutiennent que les preuves nécessaires pour prouver l’adultère (4 témoins hommes) en font une peine très rarement prononcée.
Le 27 mai 2003, le Grand Ayatollah Naser Makarem Shirazi a émis un édit religieux qui impose aux juges de ne pas commander d’exécutions par lapidation. L’édit va dans le sens d’une élimination à terme de cette pratique controversée.
A la fin 2002, la magistrature avait émis des ordres provisoires pour que les juges sanctionnent l’adultère avec des peines différentes, mais la mesure, pour devenir une loi définitive, requiert le vote du Parlement, puis l’approbation des organes de contrôle législatif, le Conseil des Gardiens et le Conseil d’Arbitrage. Par ailleurs, la punition alternative destinée à la remplacer n’est pas clairement précisée.
Selon le Conseil National de la Résistance Iranienne, 25 personnes, dont 17 femmes, ont été condamnées à la lapidation lorsque Mohamad Khatami a accédé à la présidence en 1997. Deux personnes, un homme et une femme, ont été lapidées en 2002.
Chaque année, l’Iran figure parmi les premiers pays-bourreaux du monde. La Chine est de loin le pays qui condamne le plus de personnes, mais rapportée à la population, la peine de mort en Iran est presque aussi importante qu’en Chine.
En 2003 au moins 154 exécutions ont été enregistrées, parmi lesquelles celles d’une femme et d’un mineur. Ces chiffres sont en diminution par rapport à l’année 2002 qui avait vu l’exécution d’au moins 316 personnes, parmi lesquelles une femme tuée par lapidation, mais il est plus probable que le nombre réel soit bien plus élevé.
Les autorités ne fournissent pas de statistiques officielles, et les chiffres rapportés sont basés sur les seules nouvelles publiées par les journaux iraniens, qui ne rapportent évidemment pas toutes les exécutions.
En 2005, l’Iran se plaçait de nouveau au second rang derrière la Chine dans la liste des pays qui exécutent le plus. En 2005, 113 exécutions au moins auraient été conduites, contre 197 en 2004. En 2006, selon Amnesty International, au moins 177 personnes ont été exécutées, dont un mineur, et au moins trois personnes qui étaient mineurs au moment des faits.
En 2009, on déplore plusieurs condamnations à mort et exécutions pour des jeunes iraniens, mineurs au moment des faits.
Selon Amnesty, depuis la présidentielle controversée du 12 juin 2009, il y aurait une « hausse alarmante » des exécutions (condamnations à mort de nombreux manifestants). On dénombrerait déjà 311 exécutions depuis le 1er janvier (chiffres : début août 2009).
L’Iran est d’ailleurs signataire, comme 57 autres Etats, de la note verbale adressée au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, le 11 janvier 2008. Cette note réaffirme le refus de ces Etats d’instituer un moratoire sur les exécutions en vue de l’abolition de la peine de mort.