"Dans la deuxième lettre, j’ai abordé le sujet de la place de la femme dans l’islam. Pardonnez-moi si mes propos vous paraîtront parfois blessants. Tout ce que je dirai s’appuie sur le Noble Coran (al Kor’ân al-karîm). Selon le verset 3 de la sourate 4 (An-Nisâ’, les femmes), Dieu a donné à tout musulman le droit d’épouser deux, trois ou quatre femmes. Le verset ajoute : « Mais si vous craignez de n ‘être pas justes, alors une seule. « Or, il est impossible d’être juste... Au sujet de la polygamie, je voudrais m’adresser à la conscience de chaque homme et de chaque femme. Je voudrais demander à la femme : Peux-tu accepter que ce grand mystère d’intimité qui existe entre toi et ton époux se renouvelle avec une deuxième et une troisième et une quatrième épouse ? Or, on sait la peine qu’éprouve une femme au moindre soupçon de trahison de la part du mari, ne fût-ce que par un simple regard. Comment donc Dieu peut-Il être cruel au point de faire souffrir la femme en donnant à son mari le droit de partager l’intimité conjugale avec une, deux et trois autres femmes ? Je suis convaincue que cela ne vient pas de Dieu. C’est une honte pour l’homme d’être bigame, au point que dans certains pays musulmans, telle la Tunisie, la bigamie est interdite. Les familles instruites et bien éduquées l’excluent également. Comment Dieu peut-Il l’autoriser ? Je confie cette interrogation à votre conscience.
Autre sujet angoissant pour la femme dans l’islam : le divorce. Comment le mari a-t-il le droit de répudier sa femme par une simple parole « Tu es répudiée ! » La femme se retrouve ainsi à la rue avec ses enfants, et sa vie conjugale prend fin, par l’effet d’une parole prononcée par le mari dans un moment de colère ou à la suite d’une altercation. Est-ce admissible que la femme vive sous la menace constante du divorce prononcé par le mari pour n ‘importe quel motif ? Le divorce est une affaire beaucoup plus grave que cela. La vie conjugale représente une relation qui exige que l’homme et la femme quittent leur famille respective pour s’attacher l’un à l’autre, fonder un nouveau foyer et ne faire qu’un. Comment la simple parole ‘Tu es répudiée’ suffirait-elle à détruire un foyer ? Pire que cela : si la formule est répétée trois fois, pour que la réconciliation entre les époux puisse se faire, il faut recourir à un ‘absoluteur’. Que dirai-je au sujet de cet ‘absoluteur’, ô mon frère et ma sœur musulmane, si ce n’est qu’il s’agit là d’une impudeur sans honte... Comment peux-tu accepter que ton épouse, avec laquelle tu étais unie et ne formais qu’un seul être, aille s’unir maritalement avec un étranger pour qu’il te soit licite de la reprendre ? Cela est opposé à la sainteté, et Dieu est Saint. Je ne puis admettre que cette loi émane du Dieu Saint. D’ailleurs, dans la Loi de Moïse, au contraire, quand un homme répudiait sa femme, si un autre homme l’épousait puis la répudiait, il était absolument interdit au premier mari de la reprendre.
Je voudrais signaler un dernier point
concernant la femme dans l’islam. Le texte du Coran qui autorise l’homme à
épouser quatre femmes ajoute à celles-ci les femmes « que vos mains
droites possèdent « (« ma malakat aymânoukom « ).
Le sens de cette expression est bien connu en islam. Mais je l’explique. Il
s’agit de toute femme au service d’une famille à titre de domestique ou de
gouvernante telles, jadis, les esclaves ; toute femme qui reçoit un salaire du
mari devient sa propriété, ce qui lui donne le droit d’user d’elle. Cela est-il
tolérable ? Je vous le demande. Et si cette femme conçoit un enfant de ces
relations, quel sera le sort de cet enfant ? Que de drames en perspective...
Non, notre Dieu qui est Saint ne peut accepter ces mœurs. "
Autre chose que je veux rappeler à ma sœur musulmane. Je t’ai mentionné, plus haut, que ton mari avait le droit d’épouser, en plus de toi, une deuxième, une troisième et une quatrième épouses, expérimentant avec elles le grand mystère de l’intimité que vous vivez ensemble. Et s’il te répudie dans un moment de colère par la formule de la triple répudiation, tu ne peux retourner à lui qu’après avoir accompli l’acte conjugal avec un étranger. Imagine donc combien le corps de la femme est avili puisqu’il doit passer d’un homme à un autre. Autre point : la répudiation de la femme peut se faire sur une simple parole du mari, et elle se trouve à la rue. Quant à toi, tu n’as pas le droit de divorcer. L’initiative du mariage et du divorce appartient à l’homme et le mariage représente pour toi une prison dont il n’est pas aisé de sortir. Quand la situation est intenable, il faut le recours aux tribunaux avec la perspective de complications incroyables.
Autre affaire grave : l’héritage. Comment Dieu permet-Il, dans le Coran, que la part qui revient à l’homme soit le double de celle de la femme ? Cela pouvait se comprendre dans l’ancien temps où l’homme était seul à assurer la survie de la famille. Mais la situation a changé : aujourd’hui, la femme travaille la main dans la main avec l’homme. Elle travaille à l’extérieur et contribue à gagner la vie de la famille. Elle est instruite et occupe les plus hautes fonctions dans la société.
Pourquoi donc devrait-elle recevoir une demi-portion ? Et que doit éprouver une femme qui voit un garçon de 16 ou l7 ans recevoir une part d’héritage double de celle d’une femme avancée en âge ?
Autre question, celle du témoignage devant la justice. Le Coran dit que le témoignage d’un homme équivaut à celui de deux femmes. Si l’une d’elle oublie, l’autre l’aide à se rappeler... Mais qui donc a dit que la mémoire de l’homme est plus puissante que celle de la femme ? Et que, dans ce domaine, un homme vaut deux femmes ? Nous sommes maintenant dans le monde moderne marqué par l’avancement des sciences. Rien n’indique que la mémoire de la femme soit moins puissante que celle de l’homme, rien ne justifie la prétention que le témoignage d’un homme vaille celui de deux femmes. Rien ne justifie le rejet du témoignage d’une femme seule.
Personnellement, je tiens à savoir pourquoi cette situation d’infériorité. Dieu pouvait-Il ignorer que la femme deviendrait instruite, cultivée et prendrait sa place dans le monde du travail ? La femme, aujourd’hui, occupe toutes les fonctions sociales. Elle est médecin, elle s’occupe de la recherche scientifique, elle assume les fonctions de ministre et de premier ministre, elle est reine, elle est chef d’État Comment la femme peut-elle donc être considérée dans l’islam comme une demi-portion dans tous les domaines ? Dieu pouvait-Il ignorer l’évolution sociale de la femme ? Bien sûr que non, et cette situation négative ne peut être acceptée par aucune intelligence, aucune logique.
Je me souviens, lors du décès de mon père, nous nous présentâmes devant le tribunal pour une procédure d’héritage. J’étais, à l’époque, directrice de l’école secondaire pour filles de Helmiet El-Zaytoun. J’étais détentrice d’un baccalauréat en éducation, promotion de l’année 1963 : la plus haute qualification dans ce domaine. J’étais accompagnée de mon neveu âgé de 16 ans, élève de 2e année secondaire. Mon témoignage d’universitaire, de femme d’âge mûr, fut refusé : je devais trouver une autre femme pour appuyer mon témoignage. Et celui du garçon de 16 ans fut accepté. Est-ce là une logique qui convienne à notre temps ? L’islam, à mon sens, convenait au temps où l’on vivait sous les tentes dans le désert, le temps de Muhammad et pas à notre temps.
Autre question dont je voudrais te parler à l’oreille, ma sœur musulmane : es-tu convaincue de la nécessité du port du voile ? Et que représente le voile ? Qu’est-ce que des cheveux pour qu’il faille les couvrir ? Que tes cheveux soient couverts ou découverts, quelle importance ? Si l’on me dit qu’il faut cacher ses cheveux pour éviter d’attirer le regard des hommes, je demande pourquoi les hommes ne contrôlent-ils pas leurs regards ? Veux-tu savoir, ô ma sœur musulmane, ce que dit le Christ ? Celui qui regarde une femme avec convoitise, a commis l’adultère dans son cœur. Le péché relève donc de la responsabilité des deux et non seulement de la femme. Pourquoi l’islam t’oblige-t-il à te couvrir la tête et le corps de manière à ne rien laisser paraître de toi qui puisse séduire l’homme considéré comme un être privé de tout contrôle sur lui-même ? Est-ce raisonnable ? Pourquoi ne pas observer la juste mesure tant dans l’habillement de la femme que dans l’attitude de l’homme qui s’interdira de regarder avec convoitise la femme ? Pourquoi serais-je obligée de me couvrir de la tête aux pieds pour éviter à l’homme de me voir et de me désirer ? La logique n’exige pas cela.
extrait de :
MESSAGE DE NAHED MAHMOUD METWALLI ADRESSÉ DE SON EXIL EN HOLLANDE À TOUS LES MUSULMANS QUI VIVENT DANS LES PAYS OÙ LE DROIT À LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE EST RESPECTÉ
C’est donc bien le coran , ses premiers rédacteurs et ceux qui ont suivi qui ont « justifiés » ces comportements...mais ça n’est certainement pas d’origine divine...
24/08 00:19 - agoratoc
ou fait un sujet sur le DRS et leur derniere creation : l« AQMI »
23/08 20:28 - Nethan
Mouais, c’est bien les citations, mais ça oublie un fait... Le coran dit tout et son (...)
23/08 17:31 - Menouar ben Yahya
Merci à l’auteur de faire cet effort de vouloir expliquer sa culture, on peut toucher du (...)
23/08 16:16 - anti-oligarchie
Mais vous le savez parfaitement Samir Rekik. Sans compter le phénomène ’héritage’ (...)
23/08 16:00 - Aafrit
Bien vu l’auteur ! Les femmes sont 54 % de la population, ça va lacher tout seul, pourvu (...)
23/08 15:48 - Samir REKIK
Merci anti - oligarchie. ça me fait plaisir de lire vos réactions.
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