Merci pour quoi ?
Pour jouer le jeu de l’opposition qui instrumentalise les Roms ?
Pour jouer le jeu de la confusion entre le démantellement des camps illégaux (formule qui devrait complaire aux manichéens de service) où la dignité humaine, qu’elle concerne les Tziganes ou les gens du voyage (certains « de souche ») s’entassent comme dans des bidonvilles ?
Pour jouer le jeu de la comparaison inepte entre les mesures gouvernementales en instrumentalisant la Shoah au bénéfice d’un discours antigouvernemental ?
Pour jouer le jeu du gouvernement roumain qui fait disparaître comme par magie les aides des programmes européens et français relatifs aux Roms ?
Pour s’incliner devant des corruptions financières ?
Pour ne rien reprocher à la Roumanie et à la Hongrie en matière de droits des minorités ?
Pour mettre les problèmes au fond de la poche et le mouchoir par-dessus en encourageant le déni de démocratie et le déni des lois républicaines, favorisant par là même l’expression d’une xénophobie dont les décibels augmentent en même temps que ce type de condamnation bienséante ?
Pour vomir sur la France, lui laissant seule la responsabilité, et par extension sur les Français qui tendent le dos, fatigués qu’on les stigmatise ?
Pour donner la belle occasion aux trouffions du nationalisme d’affirmer que, décidément, ces Juifs sont anti-nationaux ?
Pour donner la belle occasion aux trouffions de l’anti-israélisme que, décidément, ces Juifs feraient bien de regarder la poutre ?
Pour remercier le pape de draguer de nouvelles ouailles tout en prônant le dialogue (sans condamner) avec les dingues qui massacrent les chrétiens d’Orient ?
Ou tout simplement pour, ignorant la complexité des questions, brandissant l’Histoire comme un fanion de paresse, se tirer à bas prix de la complexité ?