Il y a désormais un paradoxe dans le départ de certains adhérents du MoDem.

D’abord, il faut se souvenir que ces départs ont été annoncés par Bayrou lui-même lors de son discours du Zénith en mai 2007.

Ensuite, le storytelling d’un Bayrou déglingué, abattu, humilié, abandonné de tous, réfugié à Bordères-les-deux-églises, correspond au parcours qu’il s’était défini dès 2007 pour l’élection de 2012. Au fond quelles que soient les apparences, les départs le servent.

Enfin, si le départ est un paradoxe, l’arrivée est un autre paradoxe.

Le miroir aux alouettes EE-Verts va se révéler pour ce qu’il est : une bulle politique. Une petite bulle d’ailleurs puisque malgré les scores encourageants, le nombre officiel d’encartés (et combien de déjà déçus dans le lot ?) est de 8000 à EE, soit bien moins que le nb du MoDem, quoi qu’on en pense.

J’avais remarqué dès les Européennes de 1999 une porosité des électorats centriste et écolo. Mais s’il y a une vision commune sur bcp d’aspects environnementaux, le concept de décroissance, la logique malthusienne, sont dirimants et font que tôt ou tard, le divorce se consomme, ce que nous constaterons. Pour attirer l’électorat centriste, les Verts se contorsionnent, mais, comme on dit, chassez le naturel, il revient au galop.

En revanche, on comprend que des candidats potentiels aux législatives se laissent tenter par les propos alléchants de DCB. Désintéressement, quand tu nous tiens... Du point de vue de la machine qui compte plus d’élus que d’adhérents, EE aura bientôt remplacé feue l’UDF. C’est que la soumission à l’un camp ou à l’autre rapporte.

Ces propos ne visent évidemment pas ceux de GE qui ont décidé de s’extraire du MoDem, que je connais bien et auxquels je conserve ma sympathie, quoique je ne partage pas leur choix, que je regrette.

Je regrette aussi et surtout qu’une fois de plus JP Bozzone procède par amalgame et par abus de langage pour satisfaire des calculs politiques en vérité minuscules.

Enfin, si je soutiendrai Bayrou selon toute vraisemblance pour la prochaine présidentielle, je tiens à rappeler que, en marge des logiques politiciennes qu’elle juge dérisoires, je continue à aimer Quitterie (redevenue Quitterie de Villepin) et sa démarche d’action sur le réel par le réel.