Tout indique, en réalité, que l’éducation de Barack Obama a
baigné dans un climat où la règle était l’agnosticisme voire l’athéisme.
C’est bien plus tard, quand au terme de ses études il s’inséra dans la
ville de Chicago, qu’il assuma une religion : c’était la religion
chrétienne, dont il se réclame aujourd’hui.
Fin mars 2004, quelques jours après avoir obtenu sa nomination de
candidat démocrate au Sénat des États-Unis, Obama rencontrait une
journaliste du quotidien local The Chicago Sun-Times, spécialisée dans
les questions religieuses. Interrogé sur ses croyances, il déclarait :
« Je suis chrétien. Je suis profondément
croyant, je suis inspiré par la foi chrétienne. D’autre part, je suis né
à Hawaï, où les influences orientales sont évidemment nombreuses. J’ai
vécu en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, entre l’âge de
six ans et l’âge de dix ans. Mon père était originaire du Kenya et, bien
qu’il ait sans doute pu se définir comme un agnostique, son propre père
était musulman. Et j’ajouterai que, probablement, au plan intellectuel,
j’ai été influencé par le judaïsme autant que par toute autre religion.
»
Cela n’a pas empêché l’apparition d’un mythe selon lequel Obama
serait un musulman caché, destiné par ses maîtres à conquérir pour eux
le pouvoir aux États-Unis. Cette rumeur, alimentée par des jeux de mots
douteux sur le mode
« Hussein-Ossama »,
s’est répandue sur internet et a trouvé des échos dans les médias. Même
dans une version moins paranoïaque, la seule mention des liens
personnels que Barack Obama entretiendrait avec l’islam a pu perturber
des citoyens américains, à un moment où leur pays faisait face à une
menace bien réelle d’attentats islamistes.
Source : «
Obama,
McCain et les Juifs », dossier paru dans
L’Arche, n° 605, octobre 2008.