Cher Monsieur Fournier,
Permettez-moi tout d’abord de saluer votre prise de position publique, qui dénote un certain courage poltique, lorsque l’on connait les risques à exprimer des divergences avec un président de la république issu de son propre parti.
Pour beaucoup d’élus modérés, qu’ils soient de droite ou du centre, la dérive de ces dernières semaines, stigmatisantes pour certaines populations, va à l’encontre de leurs convictions. Faire respecter la loi est une chose, dénigrer certaines populations dans leur ensemble en est une autre.
Contrairement à ce que les tenants du clivage politique souhaiteraient faire croire, tous les maires et élus de droite ne sont pas des ultra-sécuritaires, tous les élus de gauche ne sont pas des laxistes. Dans leur grande majorité, les élus de terrain gèrent l’insécurité de la même façon : la prévention est toujours plus efficace que la répression, elle passe par de la mixité sociale, du personnel éducateur, des centres de formation etc... Pour compléter la prévention, un élu préfèrera souvent la dissuasion qu’une police municipale de proximité peut apporter, plutôt que l’intervention massue de groupes d’interventions.
L’UMP, pour des raisons électoralistes, pense qu’il lui faut d’abord rassurer son électorat le plus conservateur, le plus frileux, le plus égoïste. Ses dirigeants oublient peut-être que cette partie de l’électorat ne fera jamais une majorité. Pendant longtemps, la « droite » française a marché sur deux jambes, l’une conservatrice, l’autre plus libérale, au sens social comme économique. Cette droite sociale et modérée est minoritaire à l’UMP, et se trouve aussi émiettée dans différents micropartis centristes. Il serait peut-être temps qu’elle se retrouve dans un mouvement unique, afin de peser de nouveau sur la politique française.