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Commentaire de Myasitchev

sur T'as bien fait coco


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Myasitchev (---.---.255.83) 31 décembre 2006 11:17

Il me semble intéressant de relever un point soulevé par l’article qui pose un vrai problème : l’impatriation.

Pour avoir étudié la fiscalité française, avec un avocat fiscaliste d’une société monégasque il y a quelques années, je peux vous affirmer que l’idée sous-jacente de l’article (il y a de l’expatriation fiscale, mais aussi de l’impatriation fiscale et on en parle peu) est peu valable, car ce phénomène d’impatriation fiscale (le terme fiscale est important ici) est un phénomène extrêmement marginal. J’ai bien essayé de retrouver mes cours, pour obtenir quelques chiffres à vous soumettre, hélas impossible de mettre la main dessus (les cours). De manière générale, la fiscalité française appliquée à la classe moyenne supérieure (personne ne payant pas l’ISF mais disposant d’un patrimoine approchant le seuil de l’ISF) et à la classe supérieure est à la fois défavorable aux revenus du travail et du capital, par comparaison avec les autres grands pays occidentaux. C’est la raison pour laquelle cadres expatriés en France de sociétés allemandes, américaines, brittaniques renaclent parfois et dans certains cas se voient offrir les services de fiscalistes par leur entreprise...

Autre point, que je relève dans les commentaires : on oppose bien souvent revenus du travail et capital. Or, combien de personnes autour de nous vive purement de l’un ou de l’autre ? Combien de personnes en France sont aujourd’hui « rentière », c’est-à-dire bénéficie d’un revenu du capital, n’ont pas d’activité professionnelle et ont l’age de travailler ? Ce nombre, en plus d’être plus que faible, et en diminution sur la tendance longue du fait des frais de succession. Les revenus du travail proviennent d’une épargne créée à partir... des revenus du travail. Dans l’immense majorité des cas, en France, les revenus du capital des particuliers sont soient des revenus directement issus de leur travail (les entrepreneurs), soient des revenus issus de leur épargne.

Arrêtons donc de nous tirer une balle dans le pied : les revenus du capital montre où va l’épargne, ce qu’elle finance. L’expansion économique : des investissements, des créations d’emplois, en France où à l’étranger. Augmenter ce taux de 27% ? Les entreprises telles que, par exemple, Nicox, Bioalliance, qui ont pu lever des capitaux sur le marché boursier parisien pour financer des investissements lourds sur de futurs nouveaux médicaments en devenir, aurait-elle eu un accès aussi facile aux capitaux des épargnants ? Aurait-elle autant investi, autant créé de postes ? Notre économie souffre d’une faiblesse de l’investissement. Compte tenu de la plaie catastrophique du chômage, la priorité ne doit-elle pas être de soutenir l’activité économique, de développer les PME et PMI françaises qui innovent et proposent des produits adaptés à la demande française, européenne et mondiale ? On pourrait donc, plutôt que d’augmenter de manière aveugle ce taux d’imposition, l’utiliser comme un instrument de politique économique, et le faire baisser pour des investissements dans des secteurs ciblées (biotechnologie, NTIC, informatique...), pour des entreprises en devenir (les « devenus », les géants du CAC, se développant et investissant essentiellement en dehors de nos frontières, et créant donc des emplois ailleurs qu’en France)... Qu’en pensez-vous ?


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