« L’Occident, blessé et moralisateur est parti rendre justice et il y est toujours »
Bon article, mais je ne pense pas qu’il faille généraliser de cette façon.
Ce sont nos dirigeants, nos médias qui ont appelé et continuent à appeler à une sorte de croisade contre « le terrorisme », et plus loin contre l’Islam présenté comme support du même terrorisme, appuyant en cela la rhétorique du « Choc des civilisations » soutenue par les faucons occidentaux.
Il est intéressant de voir sur quoi débouche cette guerre interminable et totalement inéfficace : la stigmatisation des musulmans et du Coran, le développement exponentiel des attentats meurtriers dans le monde attribués à des mouvements Islamistes depuis 2001, qui ont d’ailleurs essentiellement lieu dans des pays musulmans, et particulièrement dans les pays visés par la croisade anti-terroriste : l’Irak, l’Afghanistan, et maintenant le Pakistan.
Souvenons-nous : qui se préoccupait du danger de l’Islam en Aout 2001 ?
On voit donc apparaitre le but ultime de cette guerre : le développement d’un sentiment anti-Islam, qui permet de justifier et donc de pérenniser la « guerre au terrorisme », successeur de la guerre froide. Cela permet par là de pérenniser aussi l’énorme machine de guerre du pentagone, avec le budget ad-hoc, le développement de bases et stations Américaines dans le monde (on bat des records à ce niveau). Le maintien de cette force, que l’on peut qualifier sans parti-pris d’impérialiste, permet plus loin de maintenir l’influence Américaine et Occidentale, le contrôle des zones pétrolières et de l’Asie Centrale (Arabie Saoudite Irak, Afghanistan, Kirghistan, etc etc)
Elle permet aussi de maintenir la menace de soutien au terrorisme contre des pays hostiles, et donc de limiter leur influence ; et le risque de contagion d’opposition à l’occident.
Cela même à l’encontre de la désapprobation des peuples (2/3 des Français sont contre la présence en Afghanistant, l’opinion Britannique y est devenue défavorable, etc ). Mais voilà, la « menace terroriste » est là pour faire peur et maintenir la politique de guerre de l’occident (avec quelques autres obligés).
La « guerre au terrorisme » en fait, loin d’être moralisatrice, est celle d’un Empire occidental, qui après la fin de la guerre froide, avait besoin de retrouver un prétexte pour justifier sa politique d’expansionnisme agressif, d’autant plus que la montée de puissances émergentes tend à remettre en cause cette domination.
Les avions détournés n’ont effectivement pas décollé de Roissy ou du Bourget, mais bien d’aéroports Américains...