"Mais ce que vous contestez, implicitement, c’est la possibilité pour la
majorité des gens, de se déplacer. En êtes-vous conscient ?"
Si je ramène le problème à une dimension familiale, je dirai que si je sais que les limites de mon budget m’oblige à faire des choix, entre l’accès à l’alimentation, au logement, à la santé, à l’éducation et mes désirs de voyage lointain et des voyages lointains ... je fais le choix de ne pas satisfaire mes désirs de voyage lointain.
Il faut être conscient que la mobilité lointaine des capitaux, des entreprises, des marchandises, des personnes qui fait le jeu économique mondial actuelle et permet à quelques uns de continuer à s’enrichir de manière démesurée, pendant que d’autres s’appauvrissent, suscite culturellement ces désirs de mobilité que l’on confond avec une expression de liberté personnelle.
La liberté personnelle peut aussi être de trouver le bien-être en se libérer des contraintes de transport lointain.
Une véritable politique qui aurait à coeur d’assurer durablement le bien être de son peuple est une politique raisonnable qui sait que la boulimie énergétique actuelle des transports dépasse les capacités des ressources durables de notre planète ... cette politique aura à coeur de réorienter l’économie et la politique des transports en conséquence.
En gros, je pense que globalement nous n’avons pas le choix ... nous pouvons à court terme continuer à tricher et vivre de manière schizophrène, au delà de nos moyens, mais la facture sera de toute façon à payer un jour ou l’autre, si ce n’est pas par nous, ce sera par nos enfants ! A long terme, nous n’aurons de toute façon pas d’autre choix que de vivre globalement les bienfaits de la mobilité dans des sphères de proximité dans des proportions durable et accessible à chacun.