le pouvoir algérien a choisi son camp :
Cette escalade dans la répression pour « délit de culte » était prévisible. A la veille du Ramadan, le Collectif SOS libertés dénonçait le « détournement des institutions au service d’une idéologie intolérante et liberticide », avant de revendiquer l’ouverture de cafés et de restaurants pour les non-jeûneurs. Créé lors de la campagne antichrétienne du printemps 2008, le collectif, composé d’artistes et d’intellectuels, milite pour « la liberté de conscience, synonyme du droit de chacun de pratiquer la religion de son choix, ou de ne pas pratiquer ».
En agitant le chiffon rouge des « évangélistes et des mécréants », notamment en Kabylie, le pouvoir tente d’endiguer les conversions au christianisme. Mais aussi de casser l’islam traditionnel jugé trop « tiède avec les apostats », pour y incruster une pratique plus rigoriste. Des « brigades vertes », ouvertement financées par l’Arabie saoudite via des associations religieuses, ont été recrutées dans plusieurs localités, avec la complicité de l’administration. A Aghribs (40 km au nord de Tizi-Ouzou), ces néomissionnaires se sont heurtés à la résistance de la population. Fidèles à leur mosquée traditionnelle, où l’on prêche la tolérance et le respect d’autrui, les villageois ont bloqué la construction d’une mosquée intégriste, en brûlant les matériaux, que des inconnus ont déposés, la nuit, sur la place du village.
Cette « guerre de religions » est, en fait, une manœuvre politique pour conforter l’alliance entre nationalistes et islamistes. Alors que la loi sur la « réconciliation nationale », adoptée par référendum en septembre 2005, accordait un délai de six mois aux « égarés des maquis » pour déposer les armes et échapper aux rigueurs de la justice, ce délai est prolongé dans les faits, au nom des « intérêts supérieurs de la nation ». Loin de neutraliser les poches de « terrorisme résiduel », cette complaisance a eu des effets pervers. Comme ces dizaines de jeunes désœuvrés qui prennent encore le maquis, le temps de se constituer une cagnotte par le racket, avant de se rendre pour bénéficier des avantages sociaux offerts par l’État pour la réinsertion des « repentis ».
que ne ferait-on pas pour réduire les kabyles....