MAMA et la modernisation de l’armée française
UTILISATION DU MULET DANS L’ARMEE FRANCAISE
par Claude Milhaud* et Jean-Louis Coll**
*Vétérinaire Biologiste Général Inspecteur (2°s.),
** Vétérinaire en Chef (C.R.) .Communication présentée le 16 octobre 2004.
INTRODUCTION
La sobriété, la robustesse et la sûreté de pied,
propres au mulet ont, de tous temps, retenu
l’attention de l’usager militaire.
Paradoxalement, alors que l’implication du
cheval dans les entreprises guerrières est
largement décrite depuis la plus haute
antiquité, la contribution du mulet demeure
obscure, si ce n’est généralement ignorée, au
moins pour les armées françaises, jusqu’au
milieu du XIX° siècle. En effet, après les
premiers balbutiements de l’artillerie de
montagne avec l’adoption en 1828 du canon de
12, tracté ou porté par des mulets, il faut
attendre les leçons tirées des premières
expéditions coloniales, puis l’apparition de la
menace d’hostilités en montagne, pour voir les
états-majors des pays alpins incorporer
officiellement et significativement les mulets
dans les effectifs militaires.
Pour la France ce sera en 1888.
Cette présence officielle et structurée durera
pratiquement un siècle. Elle n’a pas suscité,
selon toute apparence, une volumineuse
littérature, si ce n’est quelques articles
relativement anciens, quasiment corporatistes,
visant à essayer de promouvoir la place du
mulet dans une armée moderne, et ce, bien audelà,
de ce que le réalisme peut actuellement
suggérer.[ 5 ,7]
Ce propos sera articulé en deux points : un
historique, pour avoir une idée générale de
l’importance de la participation des mulets aux
destins des armées françaises, avec à titre
d’illustration l’approfondissement de cette
contribution lors de la Campagne d’Italie
(1943-1944) il sera proposé, ensuite, quelques
réflexions sur les conditions d’emploi de ces
animaux en situation opérationnelle.