Mieux vaut rire, effectivement, même si l’on sent que Monsieur Masson rit un peu jaune.
Mon propos n’est pas d’assassiner une sainte cause ; je n’en ai pas envie, et je ne le pourrais d’ailleurs pas.
Je voudrais resynthétiser ma position, qui peut tenir en une phrase :
- ni l’espéranto ni l’espérantisme ne tiennent les promesses avancées par la propagande.
Pour ce qui est de l’espéranto, c’est un chouette jouet, mais il est heureux qu’il ne soit pas d’application de façon extensive car, s’il est moins pauvre que le détracteur lambda ne le croit, il est également moins riche que le zélé zélateur ne l’espère.
Un exemple pour illustrer mon propos : Monsieur Masson nous disait il y a quelques années que l’emploi de l’espéranto dans l’aviation contribuerait à diminuer le risque d’accidents. Il a raison, puisqu’il est effectivement impossible de construire un avion en esperanto - pas d’avions, pas d’accidents. Et pourquoi est-ce impossible ? parce que la technique évolue trop vite pour être correctement espérantisée. Le lecteur curieux d’espéranto technique peut à ce propos tenter d’installer Linux (par exemple Mandriva 10), dans la version qui est proposée dans cette « langue », et il aura une idée de ce que je veux dire. En d’autres mots, il y a tromperie sur la marchandise quand on dit que l’esperanto est capable de tout (et aussi quand on dit qu’il n’est capable de rien, bien sûr). C’est et cela reste une fabrication humaine, qui doit d’ailleurs être régulièrement nourrie, au contraire des langues naturelles qui se nourissent seules, par emprunts (aussi disgracieux qu’ils puissent être). L’espérantiste obtus qui voue une confiance aveugle à la possibilité de combinaisons qu’offre sa chère langue ne se rend pas compte du nombre de radicaux qu’il lui faudra assembler pour approcher la signification de certains outils spécialisés ni du temps qu’il mettra à en énoncer le nom. Ce « défaut de conception » est connu des espérantistes, et souvent discuté mais tenu sous le boisseau pour des raisons de crédibilité de toute l’entreprise. Ce qui est impossible, et Umberto Eco l’a bien défini dans « la recherche de la langue parfaite », c’est de transférer toute l’activité humaine dans une seule langue la Réalité, au sens que Platon lui donne dans le Mythe de la Caverne, est polymorphe et multilingue. Et je suis plus curieux d’encourager ce multilinguisme et de voir éventuellement à quel créole il mènera, que de promouvoir un système linguistique sous perfusion permanente.
Pour ce qui est de l’espérantisme, je répète et je maintiens (à charge des espérantistes de démontrer le contraire) qu’il s’agit d’une réaction, fort humaine et fort compréhensible au demeurant, face à un monde qu’ils ne comprennent pas. Une réaction de protection, de repli, et rien de plus.
PS : j’ai vingt ans d’espéranto dans les pattes. Si je dévoilais mon identité, et je le ferai sans doute, je me ferais illico excommunier. Ce qui prouvera d’autant mieux la nature sectaire du mouvement. Echec et mat.
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