Tout à fait, et c’est pour cela que la comparaison entre le front français et le front russe ne peut-être pertinent. Dès que le front français est crevé à Sedan, Schwerpunkt de l’offensive allemande et que Gamelin a fait entrer, en Belgique, ses meilleures unités, en ne gardant aucune réserve stratégique, le sort de la bataille est quasiment joué ...Sans les régions du Nord, vitales pour l’effort de guerre, comme le soulignait le rapport de Dautry, et avec une armée française amputée de ses meilleures unités, la résistance armée apparaît difficile, en tout cas en Métropole.
Après, il me semble que la décision est plus politique que militaire, et on aurait pu continuer le combat en AFN, même si comme le précise Christine Levisse-Touzé dans son livre sur l’AFN dans la guerre, l’AFN était quasiment dénuée de potentiel industriel et donc n’aurait pas tenu longtemps face à une attaque convergente des italiens et des allemands.
En fait, il y a un homme qui aurait pu changer la donne, c’est le général Noguès, commandant des forces françaises en AFN. Noguès, à l’origine, veut continuer le combat ...et tous les barons de l’Empire, dont Mittelhauser, en Syrie, et même de Gaulle se rallièrent sous son commandement. Mais Noguès précise qu’il accepterait, à la limite, un armistice, si l’Empire n’était pas touché ...et, les allemands, qui pouvaient écouter les transmissions françaises à l’insu des français, ont proposé des clauses d’armistice ne touchant pas l’Empire !! Par la suite, Noguès, qui était proche du radicalisme, fut inflexible et renvoya même la mission Duff-Cooper, envoyé par Churchill, qui voulait le sonder quant à sa volonté de continuer le combat.