« Prenant ma plume, permettez moi de vous dire que je considère votre texte tel qu’il est comme un message passeïste et dogmatique »
Ma première impression est l’amusement, non pas pour me moquer de vous, mais parce que le jugement que portent les opposants au lobby LGV TGV vis à vis des promoteurs obstinés de ces projets pharaoniques est justement d’être passéistes et dogmatiques. Amusant non ?
La relation entre l’homme et la technologie est simple : soit la technologie est au service des prouesses de l’homme, soit l’homme est au service des prouesses de la technologie !
C’est dans ce cadre que je pose la question de la limite où le gain de vitesse sert les prouesses de l’homme, ou au contraire, les hommes servent les prouesses du gain de vitesse.
Mon texte était un questionnement sur l’opportunité d’une vitesse maximale des trains, dans un contexte idéologique d’exaltation des prouesses technologiques de vitesse sans entrave.
250, 320, 360, pourquoi pas 1000 km/h comme le projet de train rapide chinois ?
Peut-on appeler dogmatique un questionnement qui remet en cause un dogme ?
La mobilité est un bienfait, d’autant quand elle est rendue accessible à tous.
Ma préoccupation est socio économique et environnementale, celle de pouvoir sauvegarder une mobilité durable, accessible à tous, et donc transmissible aux générations futures.
Dans un contexte d’épuisement des réserves énergétiques (44 ans pour le pétrole, 48 ans pour l’uranium), d’appauvrissement de la biodiversité, de problème d’eaux et de nourriture pour les 9 milliards d’humains prévus en 2050, je crois que le passéisme consiste à vouloir trouver des solutions afin de favoriser la fréquentation de la mobilité lointaine et rapide, ce qui entrainerait des besoins énergétiques qui sont au delà des capacités optimisées des énergies renouvelables disponibles de notre planète.
Nous n’avons pas réussi à conquérir la Lune, la conquête de Mars ne nous apportera guère d’énergie ...
Ne pensez vous pas que le dogme est une pensée qui refuse de regarder les limites des possibilités environnementales et de rendre la technologie et nos modes de vie compatible avec cette réalité ?