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Commentaire de Internaute

sur Les Vénézuéliens contre Chávez


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Internaute Internaute 1er octobre 2010 09:42

Vous y allez un peu fort dans votre critique de Chavez. Tout d’abord, l’opposition a perdu les élections bien qu’elle ait fait un score honorable. Les histoires de charcutage et de financement sont la règle dans tous les pays démocratiques, surtout en France. Avec 20% des électeurs, l’UMP fait 70% des sièges à l’assemblée. Au moins, Chavez n’a pas mis en place d’autorisation préalable de se présenter aux élections. En France, l’UMPS l’a fait avec le coup des 500 signatures. Pour avoir le droit de se présenter il faut obtenir la permission de 500 personnes des partis contre lesquels vous allez faire campagne. Sur la question de l’application des règles démocratiques, Chavez a fait un sans faute depuis sa sortie de prison.

L’inflation à 30% est une avancée par rapport à ce qu’a connu le pays auparavant. J’y étais sous le régime démocratique de Luis Herrera Campins lorsque le dollar est passé de 4,30 bolivars à 7,50 en une semaine soit 75% d’inflation puisque presque tout est importé. J’y étais encore sous le régime démocratique et socialiste de Carlos Andrès Perez lorsque l’inflation était de 60% par an. En trente ans sans Chavez, le dollar est passé de 4,30 bolivars à 2.500. Question inflation, expliquez-nous comment l’opposition fera mieux.

Chavez peut être fortement critiqué sur l’augmentation de la criminalité et sur la suppression de l’initiatives privée. De cela on ne parle pas.

Le Vénézuéla suit une pente savonneuse vers les abîmes depuis l’avènement du pétrole et le premier gouvernement de Carlos Andrès Pérez. Toutes les productions locales ont été peu à peu abandonnées par la classe riche au profit de commerces d’importation plus juteux, renforçant chaque jour un peu plus la dépendance du pays par rapport au pétrole. A cela s’est ajouté une immigraton forcenée du Pérou et de Colombie laquelle a rempli les collines des grandes villes de banlieues pourries. A cela s’est rajouté l’exode rural. Cette sous-population est devenue majoritaire. Chavez s’appuie dessus pour se faire élire. Il en est à appauvrir ce qui reste de la classe moyenne pour arroser les citées sensibles (c’est à dire les 2/3 du pays) avec des cachuètes et obtenir leur vote. L’argent dépensé est tellement dilué, en plus dans des projets purements politiques, que le résultat économique est nul. C’est comme distribuer le RSA à 70% de la population. Ceux qui le reçoivent sont ravis, sans se rendre compte qu’à terme le pays coule. Chavez entretient l’idée qu’on peut vivre sur le dos des autres (les riches, le pétrole etc) au lieu d’avancer tout seul. La désindustrialisation en est à un tel point que ce pays qui exportait de la nourriture importe maintenant sa viande, son lait et ses céréales.

Chavez n’est que l’aboutissement d’une descente aux enfers dont je ne vois pas trop comment ce pays va s’en sortir. Il faudrait déjà abandonner la démocratie et donner le pouvoir à une élite capable de remettre l’économie sur des bases saines. Malheureusement cette élite n’existe plus. Les vieux Mendoza, Zuloaga et autres grands entrepeneurs ont disparu en laissant la place à des incompétents ou à des arrivistes. La démocratie amène la chusma au pouvoir et celle-ci ne remettra jamais le pays d’aplomb car elle n’est pas formée pour cela.

Ils ont saqué les cadres supérieurs de PDVSA et la production ne fait que baisser, les installations étant moins bien entretenues. La production pétrolière, minière, de Sidor et de Vénalum est en chute libre. Les accords de coopération avec les majors pétrolières mis en place par Giusti et qui ont permis le développement des pétroles lourds de l’Orénoque ont été remis en cause par Chavez. C’est une erreur politique et stratégique.

Peut-être qu’un jour le Vénézuéla découvrira son Lula mais ce n’est pas demain la veille. L’opposition, à part d’être dans l’oppositon, n’a pas de projet crédible. Elle n’a aucune unité et souhaite simplement reprendre les affaires comme dans les années 90, c’est à dire garder les revenus du pétroles pour ceux qui ont le pouvoir. C’est une voie sans issue. Si elle gagne, elle débarrassera le peuple du socialisme. Ils auront un peu plus de liberté mais trés vite le mécontentenment reprendra le dessus car l’économie ne va pas s’améliorer.


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