J’ai vécu, enfant en âge de raison, cette sombre époque de l’occupation. Je me souviens que l’on a parlé de la résistance surtout après l’institution du travail obligatoire. Beaucoup ont rejoint les maquis pour échapper au séjour forcé en Allemagne, les convictions de résistants sont venues après. Les résistants de première heure étaient discrets et travaillaient dans l’ombre.
Avec le recul je regrette que l’entente cordiale ait torpillé une union franco allemande comme le souhaitait, A Briand et Streissmann, avec la bénédiction du Kaiser. Cette union nous aurait évité deux guerres coûteuses en vies humaines, guerres qui ont affaibli nos deux pays. Nous serions peut-être maintenant une très grande puissance mondiale. Evidemment cette union n’était pas du goût des Anglos -Saxons, pas du goût des marchands d’armes.
L’Allemagne est trop représentés par son passé nazi, alors que sa culture est tout autre. La propagande transforme le modeste pékin en monstre. Ne prétendez pas que nous français ne serions pas capables de faire ce que les allemands ont fait. En 1952, j’étais en manœuvre militaire dans le camp de Stetten construit sous l’Allemagne nazie, je vous assure qu’après deux semaine de lavage de cerveau par nos supérieurs, peu avaient conservé la tête sur les épaules. Ayant l’esprit militaire, mais anti-militariste convaincu, j’ai pu garder la tête froide. J’ai compris la faiblesse de l’individu face à la propagande. Qu’avons nous fait en Algérie ? Nous avons bien appris les leçons de nos occupants. Après ce séjour à Stetten je suis devenu plus tolérant, j’ai appris à me mettre à la place de l’autre et depuis le racisme sous toutes ses formes m’indispose.
Je m’éloigne du sujet de Pétain, je pense que nous ne devons pas le considérer comme un bon général le vainqueur de Verdun. Il était contraint de tenir Verdun par Foch alors qu’il proposait de se replier et faire une ligne de défense sur la Loire, peut-être pensait il déjà à Montoire.