C’est plus compliqué que cela. Rappelons les évènements. Profitant du choc de la défaite, c’est à un vrai coup d’état que s’est livré Pétain et sa clique :
Ce n’est que le 4 juillet, à Vichy, qu’un projet
de loi, à soumettre au vote de l’Assemblée nationale, fut
accepté en Conseil des ministres. Il prévoyait de donner tous les
pouvoirs au gouvernement de la République, sous la présidence du
maréchal Pétain, pour élaborer une nouvelle constitution
et la promulguer par des actes constitutionnels. Cela était la négation
même d’une règle fondamentale de la démocratie qu’est la séparation
des pouvoirs.
Ce projet de loi ayant été approuvé par
le gouvernement, Laval pensait avoir abouti dans ses manipulations des règles
républicaines. Le 5 juillet, faisant alors fi de la loi constitutionnelle
du 14 août 1884, complétant celle du 25 février 1875, qui
précise : « La forme républicaine du gouvernement ne peut
faire l’objet d’une proposition de révision », devant des parlementaires
arrivés à Vichy, d’une part environ 80 députés et
d’autre part 60 sénateurs, Laval leur dit que la nouvelle constitution
s’alignera sur celles de l’Allemagne et de l’Italie.
569
parlementaires votèrent le projet de loi modifié.
Il est incontestable que la plupart d’entre eux avaient toute confiance en Pétain
pour respecter la teneur de la loi. Par leur vote, sans en avoir pour la plupart conscience, ces 569 parlementaires
avaient ouvert la voie à un coup d’Etat.
Par
contre, conscients du danger qu’il y avait de déléguer le pouvoir
constituant aux détenteurs du pouvoir exécutif, malgré les
menaces et les pressions dont ils furent l’objet, Quatre-vingts
parlementaires votèrent contre ce projet de loi modifié. Par leur
clairvoyance, leur civisme républicain et leur courage, ils ont sauvé
l’honneur de la République.
Le
coup d’Etat
fut rapide ; le lendemain, 11 juillet, dès que les parlementaires eurent
quitté Vichy, contrairement à ce que prévoyait la loi votée
la veille, Pétain signa trois actes préparés avec Alibert,
son secrétaire d’Etat, une de ses relations privilégiées
depuis 1934, pour qui la République était la gueuse qu’il fallait
abattre.
Pour
être prêts dès le 11, il est vraisemblable que ces
textes étaient déjà rédigés dans la
logique de la première version du projet de loi, avant qu’il y soit ajouté
que la constitution serait approuvée par la nation et appliquée
par les assemblées qu’elle aurait créées.
Ces
actes ne furent donc que forfaitures et non pas des actes constitutionnels. Par
ceux-ci, Pétain s’arrogea le titre de Chef de l’Etat, renvoyant le Président
de la République ; il ajourna les Chambres ; il s’accorda les pouvoirs
exécutif, législatif et dans les faits, également, le pouvoir
judiciaire. Après avoir signé ces trois actes qui instauraient un
régime de dictature, Pétain dit tout
simplement « Voilà ».
Le 11 juillet, il formait son nouveau
gouvernement qui n’était plus celui de la République.
..........
(1)
Le 11 juillet 1940, en violation de la loi votée la veille, qui prévoyait
qu’une nouvelle constitution ne serait applicable, après sa ratification
par la nation, que par les assemblées qu’elle aurait créées,
Pétain met fin au régime républicain, en instaurant une dictature,
s’engageant ainsi, délibérément, dans la voie de l’extrême
droite dont certaines de ses composantes, en 1936, disaient publiquement «
Plutôt Hitler que le Front populaire ».
(2) Le
27 juillet 1940, Pétain abroge le décret réprimant les insultes
raciales et confessionnelles et ce, afin de permettre à la presse à
sa dévotion de faire une propagande xénophobe et antisémite
éhontée. Il est regrettable que cette décision, ignoble,
mais capitale pour sa politique, soit trop souvent passée sous silence,
même par des historiens.
http://www.80-vichy.fr/vote/vote.html
La liste des 80 parlementaires :
10/10 22:58 - Mmarvinbear
« C’est exclusivement sur le sol français qu’a été livrée la guerre de 14-18. » : (...)
10/10 18:29 - Pierre JC Allard
@ Philou Il y a une autre hypothèse : Petain et son jeune protégé de Gaulle peuvent (...)
10/10 18:08 - Aldebaran
Houps, faute de frappe et impossible d’éditer ses posts. Ceux qui donnent des excuses et (...)
10/10 18:05 - Domino
Appoline je me souviens que ma mère, qui n’était pas très politisée mais détestait le (...)
10/10 17:57 - Aldebaran
T’inquiète Jaja, les fachos se signent eux-mêmes dans leur lamentable soutien à leur (...)
10/10 17:50 - jaja
ah voila le nid de bruns, francement j’aimerais savoir ou sont les tombes... j’ai (...)
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