@ Plancher,
C’est quoi, une dette ? C’est un titre de propriété que détient un particulier sur un autre particulier, voire sur la communauté. Un billet de banque est un titre de propriété sur la communauté. L’argent se dévalue, les dettes aussi.
Par ailleurs, la communauté est au dessus des particuliers. Et si la communauté décide de ne pas honorer les dettes, elle peut le faire au nom du peuple souverain. Et c’est cela que craignent les possédants, les détenteurs de dettes.
Enfin, et surtout, ce montant faramineux que vous évoquez n’a aucun sens dans l’absolu, puisque les détenteurs de dettes ont également des dettes. Si je dois 100 euros à Pierre qui doit cent euros à Jacques qui me doit lui-même 100 euros, il n’y a pas 300 euros de dettes à rembourser : mais il est probable que les taux des uns sont autrement plus favorables que les taux des autres. Par exemple, la banque qui vous prête à 5 % est en fait rémunérée à 50 % sinon plus !
Et c’est une imposture. La dette ?
Il y a dette et dette. Comparons la dette japonaise et la dette grecque : un citoyen grec disait : on vit comme sous une occupation étrangère. Le Japon, bien que « chamion » des pays occidentaux en matière de dette, n’a pas de pb de dette. Pourquoi ? Lisons ce qu’en dit Frédéric Lordon !
« Les investisseurs internationaux ne sont pas les souscripteurs de la dette publique japonaise (la plus forte du monde). Laquelle est détenue à plus de 95 % par les épargnants nationaux. A l’exact inverse des Etats-Unis, le Japon affiche un taux d’épargne des ménages rondelet, largement suffisant pour couvrir les besoins de financement de l’Etat et, au-delà, des entreprises. Aussi les marchés ne sont-ils pas sollicités par la dette publique japonaise — qui s’arrange très bien sans eux — et, par conséquent, n’ont-ils pas la possibilité de soumettre la politique économique du Japon à leurs normes absurdes.
Pour que les marchés fassent ingérence en cette matière, il faut qu’ils en aient l’instrument, à savoir les titres de la dette. Pas de détention, pas d’immixtion... Comme il est devenu maintenant apparent, la doctrine libérale n’a rien eu de plus pressé que de déclarer l’espace national dépassé et de promouvoir les transformations structurelles (déréglementations en tout genre) susceptibles d’inscrire cette affirmation dans la réalité. L’histoire des XIXe et XXe siècles a donné suffisamment de raisons de se méfier de l’hypertrophie du principe national qui a pour nom « nationalisme ». Elle n’a cependant produit aucune conception opératoire alternative de la souveraineté politique. C’est pourquoi, détruisant l’idée de nation, le libéralisme détruit du même coup celle de souveraineté, en prenant bien soin, signe de sa parfaite hypocrisie, d’éviter toute reconstruction de souveraineté à des échelles territoriales élargies …
Pour qui voudrait bien la saisir, la crise grecque, éclairée à la lumière contrariante du cas japonais, offre donc l’occasion de revenir sur la logique même de la déréglementation financière internationale, qui doit moins aux prodiges de la théorie économique standard — toujours disponible pour promettre monts, merveilles, croissance et emploi quand il est question de déréglementation — qu’aux solides intérêts qui l’ont promue."A moyen terme en tout cas, il est possible de préférer le passéisme de la délibération politique, dans laquelle les arbitrages de l’endettement public seraient complètement réintégrés, à un monde mondialisé ébouriffant de modernité, dans lequel ce sont les marchés de capitaux qui fixent le tribut prélevé sur la richesse nationale par des créanciers des quatre coins du monde.
Et il est possible de trouver quelque valeur à cette conclusion somme toute assez simple : si la mondialisation n’est en définitive pas autre chose que la dissolution des souverainetés par la marchéisation de tout, alors démondialiser c’est repolitiser. » Pour soumettre les choix économiques à la délibération politique : Et si on commençait la démondialisation financière ? (par Frédéric Lordon)
12/10 09:34 - JL
barbapapa, je sais qu’il est inutile de vous expliquer quelque chose : je ne suis pas (...)
12/10 00:41 - barbapapa
Je ne suis pas toujours devant Agoravox pour répondre. Les fonds de pension, gèrent la (...)
11/10 09:10 - JL
titi, ce n’est pas mon habitude, mais permettez-moi de vous demander d’où vous (...)
11/10 09:04 - JL
titi et barbapapa sont les Dupond et Dupont d’agoravox. Décidément, Hergé inspire (...)
11/10 08:41 - libre dissidence
Bonne vidéo mais surtout commentaire, au fait si elle disparait, elle restera un peu plus (...)
11/10 08:30 - titi
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