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Commentaire de easy

sur L'homophobie en Italie


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easy easy 8 octobre 2010 17:06

Dont acte Hylas.

Tu fais donc partie des discrets.

Comme quoi, de même qu’il y a d’autres minoritaires (et je redis qu’on ne l’est souvent que sur un ou deux aspects sociétaux mais rarement sur tous) qui considèrent qu’il est logique de rester discret, il y en a quelques uns, sans doute en raison d’un sentiment d’injustice plus vif, préfèrent pousser à la provocation, au débordement.

Le résultat (l’entente cordiale ou la guerre) dépend alors de la réaction des discrets. S’ils hurlent leur discrétion, ils peuvent réduire les provocateurs. S’ils sont discrètement discrets, ils laissent les plus provocateurs foutre le feu et renverser les idoles des autres. (Imagine, l’ami, que ce principe a valu même pour les ULMistes. Ceux qui ont cherché à voler n’importe où, ont conduit, au fil des accidents, à des réglementations sévères) 





La condescendance ?

OUI OUI OUI 

Il est très à propos de relever mon ton condescendant. C’est exactement le ton qui résulte de la position dominante (dominante sur ce coup là, sur ce sujet là et en cette époque ci)
Le ton non condescendant est le ton du minoritaire ou du partisan, complice, amical, sympathisant ou phile.

Tu glisses juste un tout petit peu sur les coup des coiffeurs car je ne suis pas de ceux qui considèrent que la place des minoritaires est à la cale. J’ai cité YSL et Béjart qui ne sont pas des soutiers.
Tu me retires la danse et les robes de haute couture, je suis ruiné.

Lorsque Béjart fait danser Jorge Donn, seul, sur le Boléro de Ravel, il porte très haut le fanion homophile (pour éviter de dire homosexuel, effectivement trop ciblé zizi). Mais pour autant, il n’injurie pas la bannière de Tristan et Iseult ou d’Héloïse et Abelard, alors ça me va.

Et, dans le fond, Béjart était surtout porté par l’amour du beau corps (homme ou femme). Le désir de pénissage ne l’excitait qu’en second plan et seulement pour passer à la zone de relation intime et rare avec une personne. Comme pour une grande part d’hétéros et d’homos, la sexualité n’était chez lui qu’une fraction, la plus dépouillée, misérable, intime, pudique et fusionnelle de son champ d’expression global, nettement plus social, festif, messianique, partageur, généreux, métaphysique et donc culturel.

Jamais jamais jamais, YSL ou Béjart n’ont dit quoi que ce soit de méprisant envers les hétérophiles. Mais justement, comme JP Gaultier, ils ont eu le talent et la chance d’être reconnus par tous et à très haut niveau. Ils ont traîné comme tout le monde une douleur (en l’occurrence sur le domaine de leur attirance physique) mais à part ça, ils se sont bien éclatés et n’ont pas été amers ou rancuniers envers la majorité (forcément condescendante)


Autre chose.
Quand je vais voir un spectacle, j’y passe deux heures et même si l’oeuvre de l’artiste m’a pénétré, ce n’est que dans la tête. Je n’ai pas l’impression de m’être fait imposer un style de vie.


Si je portais les robes d’YSL, je me ferais imposer (volontairement) un style de vie. Or je n’en porte pas.

Je ne confie pas mes cheveux à un homophile, sauf à lui imposer une coupe ce qui n’aurait pas de sens. Et cela justement parce que je ne veux pas qu’il m’impose son style. Mon coiffeur est hétéro.
Et c’est dix fois plus vrai pour la décoration d’intérieur. Je m’en occupe moi-même. 

Je n’ai donc pas de position ambigüe vis à vis des homophiles talentueux : je ne veux pas que leur style devienne le mien ou s’impose à moi. Je suis tout à fait capable, en toute bellefemmephilie, de créer mon propre style.

Les créations d’ homophiles pénètrent mon âme pour une part mais ne doivent pas l’envahir pour que je conserve une identité bellefemmephile. (Je suis, hélas, mochefemmephobe)


Mais comme au fond nous parlons de la douleur et de l’injustice, je te prie de réfléchir à ce qu’est le paradis. Imagine une heure, une journée, deux jours, une semaine au paradis.

Et tu conviendras comme moi que la douleur et l’injustice font le sel et le poivre de la vie.


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