Plutôt que de pointer quelques parodies des hommes politiques (attribuées, par l’auteur, aux « jeunes bobos » ; terme passe-partout, ne correspondant à rien, terme de la novlangue de la droite décomplexée), il faudrait plutôt s’interroger sur les CAUSES de cette dégénérescence du débat politique, au premier rang desquelles se trouvent......... les hommes politiques eux-mêmes..
A force de se discréditer, dès le plus haut rang de l’état, par une attitude et des propos de charretiers bling bling (« racaille », « casse toi pauv’ con », « karcher », et j’en passe...), de ravaler le débat politique à des anathèmes, des caricatures, à choisir comme « porte-paroles » les êtres les plus vulgaires et ignares (les Morano, Lefebvre, Estrosi, et autres Balkany), à force, SURTOUT, d’avaliser les exactions des gouvernants (conflit d’intérêt dans l’affaire Woerth-Bettencourt, refus de confier l’affaire à un juge d’instruction indépendant, propos racistes du ministre de l’intérieur, condamné, circulaires illégales contre les Roms), de vouloir démolir la justice, en la rabaissant au statut de bras armé de l’exécutif, de bafouer les décisions du peuple les rares fois où il est appelé à s’exprimer ( refus du Traîté européen par référendum, passé de force par l’Assemblée), à force de discours et de mesures démagogiques et anti-démocratiques, essayant de ratisser les voix de toutes les catégories possibles en seule vue des élections à venir, les dirigeants de ce pays ont totalement discrédité le discours et l’action des politiques,....
C’est cette dégradation de l’action et du discours politiques par les politiques eux-mêmes, et, essentiellement ceux au pouvoir, qui favorise la montée des populismes, et des extrêmes..
Il serait plus lucide, plus intéressant, et beaucoup plus productif de s’attaquer aux causes de cette détérioration, qu’aux artéfacts qui n’en traduisent que les effets.
Un article totalement à côté du problème.