Le christianisme nous a frustrés de la moisson de la culture antique,
et, plus tard, il nous a encore frustrés de celle de la culture
islamique. La merveilleuse civilisation maure d’Espagne, au fond plus
proche de nous, parlant plus à nos sens et à notre goût que Rome et la
Grèce, a été foulée aux pieds (et je préfère ne pas penser par quels
pieds !) - Pourquoi ? Parce qu’elle devait le jour à des instincts
aristocratiques, à des instincts virils, parce qu’elle disait oui à la
vie, avec en plus, les exquis raffinements de la vie maure !... Les
croisés combattirent plus tard quelque chose devant quoi ils auraient
mieux fait de se prosterner dans la poussière [...] Voyons donc les
choses comme elles sont ! Les croisades ? Une piraterie de grande
envergure, et rien de plus ! [...] La noblesse allemande est à peu près
absente de l’histoire de la culture supérieure : on en devine la cause...
Le christianisme, l’alcool - les deux grands moyens de corruption…
En
soi, on ne devrait même pas avoir à choisir entre l’islam et le
christianisme, pas plus qu’entre un Arabe et un Juif. La réponse est
donnée d’avance : ici, nul ne peut choisir librement. Soit on est un
tchandala, soit on ne l’est pas. « Guerre à outrance avec Rome ! Paix et
amitié avec l’Islam. » C’est ce qu’a senti, c’est ce qu’a fait ce grand
esprit fort, le seul génie parmi les empereurs allemands, Frédéric II
[Hohenstauffen].
L’Antéchrist (1888), Friedrich Nietzsche
Si l’Islam méprise le christianisme, il a mille fois raison : l’Islam suppose des hommes pleinement virils.
L’Antéchrist (1888), Friedrich Nietzsche