Bonjour Fergus,
Intéressant rapprochement entre ces deux périodes de crise.
S’il est vrai qu’on peut trouver un certain nombre de similitudes, j’y vois, pour ma part, une différence fondamentale.
En 95, il y avait une lutte contre un projet spécifique, qui a duré longtemps. Ces grèves qui paralysaient littéralement tout le trafic étaient devenues assez impopulaires aux yeux de tous ceux qui devaient se débrouiller pour rejoindre leur travail. L’ambiance était tendue entre les pro et les anti-grèves. La population était divisée.
Aujourd’hui, il y a un conscensus important (71% au dernier sondage) de ceux qui soutiennent le mouvement. D’autre part, si la réforme des retraites est le catalyseur de ces actions, je crois que c’est un véritable ras-le-bol de la politique et de l’attitude de ce gouvernement, et plus particulièrement de Sarko, qui s’exprime.
D’ailleurs, on a le sentiment qu’il y a désormais comme des actions spontanées qui éclatent un peu partout, y compris dans de petites villes, sans la moindre concertation nationale.
On retrouve dans la population, l’acceptation qui, il y a peu permettait aux gouvernants de passer n’importe quelle loi, et qui, aujourd’hui, se retourne contre eux. De plus en plus de gens sont convaincus qu’il n’y a plus d’autre choix et que la situation n’est plus supportable.
L’idée sous-jacente étant que ce gouvernement et ce président doivent « tomber » parce qu’il sont la plus exécrable représentation d’un système qui étouffe et asservit le peuple.
Sarko devrait prendre exemple sur son prédécesseur et dissoudre l’Assemblée, il devrait même se retirer puisqu’il est, par sa volonté, l’icône de ce pouvoir tant décrié.
Malheureusement, il s’arqueboute et ça risque de franchement très mal finir. Son entêtement est désastreux, qui nous mène à des affrontements durs et violents. Ce type est « irresponsable » (c’est leur terme fétiche en ce moment !).
Bref, nous avons intérêt à rester solidaires les uns des autres pour les temps qui viennent et durant lesquels, sans soutien mutuel, nous risquons de terriblement souffrir.
Toutes mes amitiés.
Gül