Bonjour, Blacksmith.
Ce très (trop ?) bref article met en cause la justice et la soupçonne d’agir pour le compte de l’exécutif en induisant dans l’opinion un amalgame entre les actions sociales et le terrorisme.
Tout cela est manifestement fort exagéré à mon avis, et il conviendrait de ne pas, nous-mêmes, entrer dans une logique de manipulation.
S’il est évident que Sarkozy et son ex-courroie de transmission judiciaire Alliot-Marie ont sciemment gonflé l’importance du dossier Tarnac et suscité des témoignages policiers totalement invraisemblables ainsi qu’une scandaleuse qualification terroriste par des magistrats du parquet aux ordres, il n’en est pas moins vrai qu’il existe de réelles présomptions de délinquance, fût-elle politique, en regard de la loi.
Les scandales dans cette affaire sont avant tout, d’une part cette qualification de « terrorisme » pour des faits qui relèvent de sabotages tout juste capables d’entraîner des retards de trains ; d’autre part les témoignages mensongers de policiers de la DCRI.
Cela n’enlève rien au fait qu’il existe, hors de ces témoignages, des documents et quelques faits troublants indiquant que le groupe de Tarnac est de facto suspect de ces actes de sabotage. D’où la probabilité de leur renvoi au tribunal sur les seuls éléments non frappés de nullité, ce qui sera certainement le cas des pièces policières incriminées.
Faute de preuves, Coupat et ses amis devraient logiquement ne pas trop avoir à souffrir de cette comparution, sauf à alimenter dans l’opinion l’idée que la justice est décidément entièrement à la botte du pouvoir. Ni les magistrats ni le personnel politique n’ont à gagner dans cette affaire en l’état actuel des choses et après médiatisation détaillée de la manière à charge, inéquitable et manipulatrice dont l’instruction a été conduite.
Pour ce qui est du rapport avec les actions syndicales actuelles, je crois sincèrement, malgré tout le mal que je pense du pouvoir en place, que cela relève du fantasme, les Français n’étant pas stupides au point de foncer tête baissée dans un tel piège.