@ Caleb,
Merci pour ces précisions.
J’avais très bien compris la phrase d’Orwell, merci bien. C’est votre conception du « Grand Soir » qui m’intriguait.
Et ce que vous en dites me conforte dans mon observation. L’histoire montre que les révolutions qui ont été menées « par le peuple », comme vous dites, (i) n’étaient en fait pas du tout des révolutions « du peuple » mais des révolutions d’un petit groupe d’activistes exaltés réussissant à instrumentaliser le mécontentement du peuple pour les porter au pouvoir (ce qui, ne nous leurrons pas, est l’objectif de tous les leaders révolutionnaires), et (2) ont débouché sur des dictatures abominables.
Ou alors citez moins un contre-exemple (et encore, ce ne serait qu’un contre-exemple, il en faudrait beaucoup pour inverser la tendance historique).
Tout ceci pour dire que quelque soit votre façon de présenter la chose, ce mythe du « peuple » se soulevant spontanément pour renverser un régime dictatorial et le remplacer par un ordre nouveau, juste et démocratique, toutes ces histoires de « changement radical », de « révolutions choisies » et patati et patata, et bien... Ce n’est, justement, qu’un mythe. Donc un mensonge pour manipuler les gens. Derrière tout cela, in fine, il y a toujours une petite minorité assoiffée de pouvoir surfant sur mécontentement populaire (quand bien même celui-ci serait légitime, comme c’était le cas en 1789, en 1917, sans doute aujourd’hui), et qui, une fois parvenue à ses fins, fera ce que toutes les autres ont fait avant : la dictature... C’est d’ailleurs, en substance, ce que nous dit Orwell.