très bon article.
Il convient probablement de dire aussi que l’affaire d’Outreau reflète également un disfonctionnement qui dépasse le cadre du système judiciare en tant que tel.
Le fait est qu’une multitude de personnes aiment suivre l’avis majoritaire du moment, c’est très probant dans cette affaire, le rôle des médias par rapport à ce fait est à conscientiser et à responsabiliser.
Nous sommes habitués en démocratie à voir s’imposer l’avis majoritaire, ce qui est majorité fait foi et loi, beaucoup dès lors supposent que ce qui est majoritaire est juste alors que bien trop souvent ce n’est absolument pas le cas, mais cette croyance (parceque c’en est une)amène les foules à suivre ce qui souvent ne sont que vagues émotionelles démunies de réflexion. Dans l’affaire d’Outreau le renversement de l’avis majoritaire est exemplaire et flagrant et nous renvoie à un enjeu de taille : la majorité a souvent tort, la minorité est souvent trop silencieuse, mise à l’écart dans le bruit des bien-pensants, mais ces égarements nous renvoient à nous-mêmes. L’opinion, comme aiment croire les journalistes, serait soumise aux avis des uns et des autres et c’est un déni d’intelligence qui est fait aux citoyens, ceux-ci trop souvent se rendent inconsciemment complices de ce genre d’injustices en ne cherchant pas à avoir leur propre avis, mais à se plier de bonne grâce aux humeurs des foules. Combien de fois n’avons-nous entendu dire « oh moi je ne fais pas de politique... » comme pour se prémunir de toute possibilité d’être éjecté, mis au ban, par une majorité toujours dans son bon droit puisque majoritaire, même si d’un jour à l’autre cette majorité change d’avis.
Le nazisme avait trouvé son essor ainsi et tous les ismes de l’histoire. C’est un gros problème qu’on rencontre dans un système axé sur la compétition où on explique aux enfants que nul n’est irremplaçable... vous trouvez ça rassurant ? La majorité essaie pourtant en règle générale de se rassurer avec ce fonctionnement, sur son appartenance au groupe. Le groupe change d’avis comme de chemise ? Pas de problème on change la chemise... l’avis de l’individu est face à ce rouleau compresseur, C’EST le rouleau compresseur qui s’appuie toujours sur des motifs émotionels plutôt que rationels et seule la peur peut l’exliquer. Mais pas la peur assumée par une créature, mais celle ignorée, celle brandie en appels aux vengeances exemplaires, celle de ceux qui voudraient croire qu’ils peuvent s’y soustraire en étant confortablement installé dans l’avis majoritaire du moment... pas étonant qu’on ait une civilisation qui tangue.
La majorité est comme les spectateurs dans un stade de foot, la balle part à droite tout le monde suit la balle... la balle va à gauche et tout le monde suit la balle. Mais le foot, en réalité, n’existe que pour les joueurs sur le terrain, les autres restent des spectateurs.
Encore ce n’est pas un jugement sur cette faiblesse humaine apparente, mais sur un système de pensée qui utilises les peurs à outrance pour se maintenir majoritaire. Nous pointons le doigt encore où ça fait mal, ce sont les peurs en nous qui nous masquent la réalité de l’amour, elle ne nous servent en rien donc, on ne peut que les nettoyer patiemment en notre for intérieur par la bonté et celà nous pouvons le faire contrairement à éradiquer tout danger ou toute injustice de la vie par nos volontés ou par la mise en place de systèmes sécuritaires.
Nous sommes comme l’eau, fluides ou cassants suivant la « température ambiante », que ce ne soient pas les évènements extérieurs et les mille et uns commentaires qui définissent notre structure intérieure, mais notre aspiration intime à la dignité qui façonne notre être, c’est une décision que chacun peut prendre avec lui-même, chacun peut le faire.
Ce paralelle pour essayer de démontrer une fois de plus que l’éducation des individus devrait passer par la responsabilisation et non par le formatage d’opinions que certains croient contrôler parceque c’est ce qu’on leur a appris ou qu’on les paye pour celà. C’est faux et l’affaire autour du juge Burgeaud le met en lumière. On peut remercier tous les protagonistes de cette sombre histoire pour ça.