Je remarque une certaine contradiction dans le discours de J-L Bourlange. D’un côté, il fait l’apologie de rentiers comme Descartes, dont le loisir a donné lieu à de si grandes réalisations ; de l’autre, il prétend que le pacte social exige que l’homme en bonne santé « s’exprime » d’abord par le travail. Et si le loisir n’était pas, mieux encore que le travail salarié, ce qui permet aux plus belles facultés de l’homme de s’épanouir, et pour le plus grand bien de la société ?
Autre contradiction : Bourlange parle avec culot de « pacte social » alors que la « réforme » qu’il défend vise au contraire à atomiser la société pour le plus grand profit des patrons, des assureurs et des gestionnaires de fonds de pension.
Enfin, je ferai une remarque d’ordre linguistique. En un sens, Bourlange a raison de parler de rentiers à propos des retraités, car une rente est un revenu régulier qu’on perçoit sans travailler. Les Allemands désignent d’ailleurs les retraités par le nom de Rentner ! Seulement, évidemment, tout est dans la connotation. En France, « rentier » est forcément associé à « feignant » et à « parasite ». Et toute l’hypocrisie de Bourlange est là : il feint de ne pas vouloir donner une connotation négative à ce mot (en se référant à Descartes), alors que son but est évidemment là.