@albar
Il y a toute une
science du verbiage et de l’argutie en islam : le Kalam : là les concepts tels que « ignorant », « brebis », « berger », « vérité », etc.. dont vous usez
trouveraient sans doute leur place : puisque le kalam vise essentiellement à trouver la Connaissance ou Vérité par le débat, l’argumentation, la
dialectique, les arguties ou le verbiage : mais sur un plan bien précis :
le plan théologique.
Le travail des
islamologues ou des autres scientifiques ni ne concerne, ni ne se place sur ce
plan : et comme vous êtes, semble-t-il, musulman croyant : histoire
que vous saisissiez le distingo :
le travail des islamologues concerne avant tout le mushaf et non le Kitab :
c.à.d l’objet-coran en tant que recueil de pages avec un contenu écrit :
son histoire, sa forme, son évolution, etc… quant au contenu : la charge
spirituelle, théologique ou religieuse et donc la dimension métaphysique>révélation
ou le Kitab ne les concerne pas, ni
ne les intéresse a priori (car vous aurez des islamologues chrétiens,
juifs, musulmans, athées,etc… qui pourront réagir ou analyser a
posteriori en tant que croyant mais cela ne concerne pas l’islamologie
en tant que science) : car ils ne sont pas théologiens : ce qui les
intéressera sera donc pour les linguistes : la syntaxe, la sémantique, la
structure, la stylistique, etc…pour les anthropologues ou historiens des
religions : les croisements, recoupements, similarités, etc… avec d’autres corpus religieux (cela d’ailleurs
en toute logique avec le texte coranique : …il ne t’est révélé que ce qui fut révélé aux envoyés qui t’ont précédé…),
pour les historiens ce qu’ils peuvent retirer du texte quant à la société arabe
de l’époque et la genèse de l’islam. Nulle part n’intervient la Vérité (en tant
que concept théologique) : nous sommes sur le plan physique, pratique,
scientifique, objectif, rationnel, critique, etc… et non sur le plan
métaphysique, théologique, religieux, subjectif, etc…
« Celui qui professe une foi dogmatique loue
uniquement la divinité incluse dans sa profession de foi et à laquelle il se
rattache. Les œuvres qu’il accomplit lui reviennent, et en définitive il ne
fait que se louer lui-même. » Ibn‘Arabi
Fusûs Al Hikam