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Commentaire de sisyphe

sur Affaire Florent Pagny : dérapages en meute !


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sisyphe sisyphe 10 novembre 2010 15:24
Par Waldgänger (xxx.xxx.xxx.120) 10 novembre 11:15

Sur le terme de « parler rebeu », il est en plus honteux de sous entendre qu’il s’agit d’un refus que le fils de Pagny parle arabe. Non, il voulait justement que son fils parle une langue digne de ce nom, pas un sous langage, et ça n’a rien à voir avec le fait que les immigrés en soient le vecteur principal. Pagny a eu le « tort » de prendre une appelation immédiatement compréhensible par tous.

Quel est le point commun entre cet immonde sabir 

Houla !

Les censeurs de l’Académie veillent.....

L’argot s’est toujours parlé, en France, dans les milieux populaires. Il était même, chez les « apaches » de l’époque, destiné à ne pas être compris des autres....des gens « normaux », parlant un français châtié et académique... Dans certaines professions, de même (cf le louchebem, chez les bouchers...) 

Le verlan, ça fait bientôt un siècle qu’il est usité (et depuis le Moyen-Age qu’il existe) , en France... 

Par ailleurs, si leur vocabulaire est pauvre, stéréotypé et répétitif, faudrait peut-être s’interroger sur la démolition programmée de l’école, et la culture au rabais offerte par la télé... 

Les milieux populaires (aujourd’hui on dit « défavorisés ») ont toujours utilisé un sabir fait d’emprunts divers et de mots fabriqués (verlan, javanais) ; Gainsbourg en a même fait un immortel succès... Richepin l’utilisait en poésie, Dard en littérature, Audiard ne s’en privait pas... à la joie des lecteurs français... 

C’est sûr que quand, en famille, on parle une autre langue, que l’école n’a plus les moyens d’assurer sa mission d’éducation, que la télé diffuse systématiquement une culture au rabais, que toutes les associations-relais ont été supprimées, que les slogans de pub l’emportent sur la littérature, le langage s’en ressent.. Pas tant dans la créativité (toujours présente), que dans la richesse du vocabulaire... 

Venir chouiner sur le sabir des d’jeun’s, c’est comme aller reprocher à l’enfant sauvage de ne pas savoir utiliser le plus que parfait du subjonctif...

Allez, cadeau....


Ballade du Roi des Gueux

Venez à moi, claquepatins, 
Loqueteux, joueurs de musettes, 
Clampins, loupeurs, voyous, catins, 
Et marmousets, et marmousettes, 
Tas de traîne-cul-les-housettes, 
Race d’indépendants fougueux ! 
Je suis du pays dont vous êtes :
Le poète est le Roi des Gueux.

Vous que la bise des matins, 
Que la pluie aux âpres sagettes, 
Que les gendarmes, les mâtins,
Les coups, les fièvres, les disettes
Prennent toujours pour amusettes, 
Vous dont l’habit mince et fongueux 
Paraît fait de vieilles gazettes, 
Le poète est le Roi des Gueux.

Vous que le chaud soleil a teints, 
Hurlubiers dont les peau bisettes 
Ressemblent à l’or des gratins, 
Gouges au front plein de frisettes, 
Momignards nus sans chemisettes, 
Vieux à l’oeil cave, au nez rugueux, 
Au menton en casse-noisettes, 
Le poète est le Roi des Gueux.

ENVOI

Ô Gueux, mes sujets, mes sujettes,
Je serai votre maître queux. 
Tu vivras, monde qui végètes ! 
Le poète est le Roi des Gueux.



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