Le marché du travail est perverti par les mots et paraît marcher sur la tête !
Le marché de l’emploi est une expression novlangue si vieille (un comble !) que plus personne n’y réagit. Pourtant, si l’on y réfléchit, un tel marché fonctionne à l’envers de notre conception des marchés ! On y voit l’offreur être en même temps le payeur et le demandeur y être payé !
Cette expression novlangue est devenue si banale que l’inconscient des employeurs commence à dire : « Eh, ce sont les chômeurs qui devraient payer pour qu’on leur donne un boulot ! Plus le travail est rare, plus il devrait être cher ! Et plus il y a de demandeurs, plus ils devraient payer cher ! »
« Marché du travail » est un non sens pour la bonne raison qu’un travail ne s’achète pas.
En réalité, les capitalistes ont confisqué les emplois, et bénéfice secondaire sinon principal, cela leur permet aussi de contrôler le « marché du travail ».
De fait, ce sont les travailleurs les véritables offreurs, et les employeurs en sont les véritables demandeurs.
Ainsi, moins il y a de demande de biens ou services sur les marchés respectifs, et moins il y a de demandeurs de prestations de service, de temps, de savoir faire, de créativité, etc.), et en conséquence le prix desdites prestations baisse. C’est ce que Ford avait compris en mettant en oeuvre un cercle vertueux.
Et l’idée que l’emploi crée l’emploi est basée sur le même type de perversion. Faire travailler plus n’a d’autre résultat que de réduire la demande des employeurs et par conséquent le coût du travail
L’idée que le travail crée le travail a pour corollaire la baisse du coût du travail et nous enferme dans un cercle vicieux récessif. C’est probablement ce que veulent les ennemis du peuple.