« »« »« »" Au siècle passé, on soulignait les mérites de la conquête progressive des droits pour la femme (enfin) presqu’équivalents à ceux des hommes.
Depuis le passage au XXIè siècle et la « découverte de la mondialisation » qui met en lumière un délitement des valeurs de l’Occident globalement contesté dans sa suprématie économico-politique, le mouvement connait un net ralentissement et même un recul dans l’équilibre fragile du respect des droits des femmes. « »« »« »
L’auteur ne prouve pas le lien de cause à effet mais je crois que ça peut jouer son rôle. Pas forcément au moment même du viol (le violeur massacreur ne pense probablement pas à la déroute de l’Occident quand il opère) mais ensuite, quand il s’agirait de s’en expliquer devant un tribunal alors oui, la ruine de l’Occident donc de ses valeurs, peuvent être invoquées « Vous êtes mal placés pour donner des leçons »
Concernant le fond de ce problème, qui est celui de la violence physique donc de la force brute dans laquelle l’homme l’emporte forcément sur la femme, je trouve que ces dernières manquent de réactivité.
Les femmes seraient des hommes, elles s’organiseraient mieux ; Je ne dis pas que ça les sauverait complètement mais au moins verrait-on une ligne de défense.
La réactivité, l’organisation en défense serait-elle alors génétique et liée au sexe ?
Pourquoi pas. Si ça se trouve, l’agressivité étant liée au sexe masculin, la réactivité, la stratégie de défense serait son pendant et serait alors également liée au sexe masculin.
Je cherche dans l’Histoire des exemples où des femmes se seraient organisées en défense active mais je n’en vois pas. Face au rouleau compresseur, elles n’ont que le réflexe ultime de se suicider.
Au cas par cas, on voit des femmes développer de la défense active et aussi de l’agressivité. Mais s’organiser à plusieurs en défense ou en agressivité, c’est rare de leur part (on ne voit ça que dans quelques cas qui font la manchette des journaux : « 3 filles séquestrent et torturent une personne »)
Autant les hommes ont de tous temps organisé les chasses, les défenses actives et passives, autant ils ont élaboré des discours justifiant leurs actes agressifs ou défensifs collectifs, autant les femmes n’y ont quasiment jamais participé.
Je ne vois aucune femme à l’origine d’un château fort, d’une frontière, d’un char d’assault, d’une épée, d’une constitution, d’une philosophie, d’une éthique, d’une morale, d’un projet de société. Non pas qu’il n’y en ait jamais eu qui se soient lancées dans ces aventures mais c’est surtout que ces quelques aventurières auront agi seules et que leur mouvement se sera dilué dans le machisme général.
Le seul mouvement important car collectif de la part des femmes est celui récent du féminisme. Mais il est né en Occident et en parallèle au discours anti esclavagiste. Il aurait donc pris le train du respect du plus faible qui était déjà en marche.
On pourrait me disputer la question de l’antériorité en posant qu’Olympe de Gouges avait déjà fait très fort bien avant Schoelcher mais je poserais alors Montaigne ou la Boétie, on m’opposerait alors Ipathie et on n’en finirait pas.
Quoi qu’il en soit, initiatrices ou suiveuses d’idées plus respectueuses du plus faible, les féministes du XIXème ont su s’organiser. Pourquoi aujourd’hui, des femmes, infiniment plus torturées qu’elles ne s’organisent-elles pas à l’instar de leurs aînées du XIXème ?
Ou quelle serait le concept nouveau susceptible d’avoir un impact ?
En Chine, sans rien dire ni faire de spécial, des femmes peuvent devenir très très riches en devenant business woman. Pour autant que leur fortune les protège des coups, ça semble indiquer qu’elles peuvent s’en sortir en faisant de grosses affaires, comme les hommes. Mais comme il est impossible que toutes les femmes deviennent milliardaires, la voie du business n’est pas leur solution globale.
Il faut donc trouver une autre voie.
Je pense à un point sur lequel il faudrait réfléchir.
Nous avons sous les yeux le cas de Polanski d’un côté et ces cas de violence maximale qui sont rapportés dans cet article.
Que se passe-t-il, au fond et au niveau mondial, quand un Polanski qui n’a en aucun endroit usé de force physique et encore moins d’arme, qui n’a pas versé la moindre goutte de sang ni menacé de quoi que ce soit, risque une incarcération très longue corellée à la mort (soit par suicide en prison, soit par assassinat de la part de codétenus) ?
Il me semble que ça indique à tous qu’il n’y a aucune solution intermédiaire négociable entre ce qu’un homme peut faire dans le cadre du strictement permis et celui de la sauvagerie la plus totale.
Il se pourrait même, étant constaté le peu de représailles que risquent les très violents, surtout quand ils sont armés et agissent en groupe, que toute solution (permettez-moi le mot) intermédiaire apparaisse moins valable.
In fine, Polanski échappera peut-être à une lorde condamnation mais ne perdons pas de vue les injures et incantations les plus extrêmes à son adresse « Faut lui couper les couilles à cette ordure » qui n’ont pas manqué de fuser, ici compris.
Prenons le cas de Peau d’âne.
On a un père amoureux de sa fille. Il est dans un tourbillon passionnel, il fait tout ce qu’il peut pour séduire sa fille. Elle aura succombé ou pas on l’ignore, il semble que non. Si elle avait succombé que dirions-nous de ce père ? Certains, pas tous bien entendu, diront qu’il l’a violée et parce qu’elle était mineure, boum 20 ans, perpet donc mort.
Il n’y aura eu aucune violence, rien de comparable à ce qui est rapporté ici mais ce père serait très lourdement condamné, en tous cas sur le papier et en tous cas par certains.
En mettant dans le même sac à ordures le père de Peau d’âne et ces mecs qui torturent les femmes en série, mais vraiment physiquement, à les tuer dans les pires souffrances, on rend la question du jugement de l’abus complètement absurde.
Si l’on jugeait le vol d’une pomme aussi gravement (sur le papier et par les injures) qu’un cambriolage avec tortures, je ne vois pas pourquoi les vilains n’iraient pas directement au pire. Heureusement, nous sommes très majoritaires à considérer qu’un vol de cerise n’est pas bien grave (et du reste, malgré cette tolérance commune, nous ne sommes pas submergés de rapines).
Ce que je dis là vaut pour Sarkozy (ou Frédéric Mitterrand concernant ses boxeurs). A partir du moment où il se prend plus d’injures que le pire des dictateurs, à partir du moment où il en prend même beaucoup plus dans la gueule, pourquoi se retiendrait-il ? Au point où il en est, quelle condamnation ou injure supplémentaire risque-t-il à voler toute la caisse ou à vendre en douce une bombe à Ben Laden ?
Les condamnations toujours plus excessives (au moins sur le papier) font perdre le sens de la justice, de la mesure du bien, du mal et du presque. A une radicalisation des jugements ne peuvent succéder que des positionnements et des actes radicaux.
Est-ce que les femmes de France jouent un rôle de modération dans les jugements, dans les condamnations au moins verbales ?
Pas que je sache. Il me semble au contraire qu’elles emboitent le plus souvent le pas le plus sévère, le plus radical des hommes.
Mais peut-être avez-vous un avis différent.