Sur la génération du baby-boom donc :
- bien sûr, elle n’est pas une « génération spontanée » ; elle est fille de la défaite et du grand doute dans lequel est entrée la France quand, de nation victorieuse en 1918, elle a été laminée par l’Allemagne 22 ans plus tard. Les papas et mamans des baby-boomers, classe creuse en raison de la saignée de la grande guerre, n’ont pas su transmettre à leurs enfants le socle de valeurs qu’ils avaient eux-mêmes reçu, ce qui peut se comprendre en raison du grand désarroi de 1940 ;
- elle a pensé que l’Europe était l’alpha et l’oméga, qu’elle était la source de la paix quand elle n’en était que la conséquence. Elle a donc sacrifié sur l’autel de son utopie la nation, cette vieille construction de plusieurs siècles, résultat d’un certain degré de consensus, expression d’un pacte social fondé sur l’idée d’une appartenance commune. Conséquence, l’Europe a été un formidable accélérateur de la mondialisation et, dans son enthousiasme, a anticipé toutes les ouvertures au monde, pour se retrouver finalement en concurrence directe avec d’autres vieilles nations qui pratiquaient et pratiquent encore un sain pragmatisme ;
- elle a jeté aux orties les vieilles valeurs chrétiennes, jugées aliénantes, au nom d’un droit supérieur à la différence, c’est-à-dire à l’indvidualisme qui a conduit, in fine, sublime paradoxe, à l’unformisation rapide des modes de vie, mais aussi des rêves et ambitions. Triomphe de la bourgeoisie relativiste, mai 1968 a détruit le sentiment d’une communauté de destin ;
- par son rejet de la morale et sa soif de « liberté », elle a saccagé les équilibres démographiques que réclamait pourtant un système de protetion sociale fondé sur la solidarité inter-générationnelle. Elle a voulu compenser son égoïsme par le recours à l’immigration post-coloniale, sans mesurer les conséquences culturelles, économiques et sociales qu’elle engendrait ;
- aujourd’hui enfin, elle exige son dû, sans se soucier de savoir si ses enfants sont en mesure de le lui assurer.
Elle mourra donc sûre de son bon droit, haïssant ses enfants qu’elle ne comprend pas. Le grand cycle de la vie lui échappe, et je la plains, sincèrement !