D’accord avec l’analyse de l’article, mais pas avec le pronostic.
Il est clair que DSK n’est pas un homme de gauche, et que son élection ne changerait qu’à la marge les mesures appelées à régir le pays dans les années qui viennent.
Mais il est un fait crucial ; au niveau national (c’est en dire en cas d’élections au niveau national), la France, depuis toujours, penche invariablement à droite (à la différence des scrutins régionaux).
Ce n’est qu’avec l’appui du PC (à l’époque influent), des Radicaux de gauche, et de quelques figures du centre), que Mitterrand a réussi à se faire élire.
Pour Jospin, rappelons le, c’est à la suite d’une dissolution qu’une majorité de gauche s’est retrouvée à la Chambre des députés, alors que Chirac était président ; il s’agissait, donc, d’une élection législative, et non présidentielle. .
Aussi, un candidat de gauche pure et dure n’aurait, à mon sens, et vu le schéma électoral de la France, pratiquement aucune chance d’être élu Président de la République au suffrage universel (d’où les tentatives de Royal de s’allier le Modem, ou encore les déclarations de Cohn Bendit sur la nécessité de rallier PLUS que la gauche, pour battre Sarkozy).
Alors ?
Je pense qu’un candidat unique d’un front uni de la gauche radicale (Front de gauche + écolos + NPA + Radicaux de gauche) au 1er tour, réaliserait un score suffisant pour peser sur le candidat PS (autre que Strauss Khan), et l’obliger à intégrer les mesures préconisées par cette gauche radicale (réforme monétaire, institution d’une VIème République, plus démocratique, indépendance de la justice, protection du système social, au besoin un protectionnisme financier et monétaire), et pourrait augurer d’une victoire de ce candidat au second tour.
Par ailleurs, Sarkozy sait très bien que la victoire d’un candidat de droite (lui, très probablement) est en très grande partie liée au vote des personnes âgées (qui lui ont assuré son élection en 2007) ; d’où la pseudo « grande campagne » qu’il vient de lancer sur les mesures liées à la « dépendance » des personnes âgées ; cette frange de l’électorat risque, de nouveau, de provoquer la décision, en 2012.
Stratégiquement, la gauche doit donc s’approprier également des mesures spécifiques à l’égard de cette population, décisive.
Dans ce cas de figure, je pense qu’un candidat PS (Aubry, sans doute) aurait des chances de remporter l’élection, à condition, bien sûr, qu’il obtienne, au premier tour, suffisamment de voix pour figurer au second, et ce n’est pas gagné, vu le score que va réaliser, très probablement, Martine Le Pen.
Alors, on peut également compter sur les divisions à droite, et la présentation de plusieurs candidats (Dupont Aignan, Villepin ; Borloo ou/et Morin seront certainement, d’ici là, ralliés à la candidature Sarkozy, en échange de quelques postes clés), pour diminuer le score de Sarkozy, mais là, rien n’est sûr...
Équation donc délicate ; aucun candidat de la gauche, ni de la gauche radicale ne semblant, jusqu’ici en mesure de rallier suffisamment de voix au 1er tour pour être en 1ère ou 2ème position... (ça va se jouer dans les 20-25%)
Tout va dépendre des stratégies d’alliance avant le premier tour.
La victoire risque finalement d’aller vers le camp qui sera le moins divisé ; aux partis de gauche (tous, dont les écolos, et la gauche radicale) de trouver la formule pour éviter le morcellement...
Pas évident...