@ Maikeulkeul.
Que les mécontentements enflent, et que la colère gronde ici et là, j’en suis convaincu, même si cela n’apparaît pas encore de manière évidente à beaucoup. J’ai même écrit au printemps un article sur ce sujet que je vous engage à lire, non pour mes propos, mais pour ceux, d’une étonnante actualité, d’Alexis de Tocqueville : « Climat social : l’avertissement lucide de Tocqueville ».
Cela dit, permettez-moi de ne pas être totalement d’accord avec vous concernant le ton à employer vis-à-vis des interlocuteurs, quels qu’ils soient. Personnellement, je ne mets presque jamais en colère, ce qui ne m’empêche pas d’être très ferme et d’obtenir de temps à autre gain de cause.
Mais chacun son style, et concernant Mélenchon, ce n’est pas sa juste colère (très médiatisée) à propos de l’interview par Pujadas du délégué CGT de Clairoix que je vise mais ses algarades répétées, et loin d’être toutes justifiées, avec les journalistes. Au point que j’en viens à me demander si ce n’est pas, chez un vieux politicien aguerri, une stratégie délibérée visant à se construire une image d’« homme en colère » propre à emporter, croit-il, l’adhésion des travailleurs censés partager la même colère vis-à-vis du système médiatique.
Le problème est que cette attitude attire autant qu’elle repousse et que Mélenchon, à l’image de Sarkozy qui perd au centre ce qu’il gagne sur le FN, risque de n’en tirer aucun avantage électoral. Les sondages actuels sont d’ailleurs peu encourageants qui, malgré son activité débordante, le donnent à égalité ou devancé par le muet Besançenot. De quoi se poser des questions, non ?
Bonne journée.