Quelques commentaires dans la presse et la reaction de Bruxelle
cambrioleurs et dealers doivent être expulsé de Suisse.
D’autre part, les dictateurs, mafiosi et brasseurs d’affaires, dont l’argent
est souvent d’origine douteuse, sont accueillis avec un « Gruezi ». Cette
mentalité, qui consiste à ne prendre que la cerise sur le gâteau, fait
apparaître cette initiative comme un geste effronté, observe le quotidien
viennois. La commentatrice de « Der Standard » considère comme inquiétant que
pour la deuxième fois après l’interdiction des minarets, la xénophobie trouve
place dans le droit et la loi. « Il se pourrait qu’ici, la démocratie directe a
échoué sur la haine de l’étranger », a-t-elle relevé
Le signal des Suisses appelle une
réponse, affirme dans un commentaire la « Süddeutsche Zeitung », car « les Suisses
ont cru pouvoir passer d’un coeur léger sur les accords avec l’UE et les
conventions internationales ». La communauté européenne est aussi une communauté
de droit ; elle ne devrait pas accepter qu’un pays, avec lequel elle est
étroitement liée, se place aussi délibérément en dehors de cette communauté,
estime le quotidien allemand.
« La Suisse vote pour le renvoi »,
titre la « Frankfurter Allgemeine ». Le quotidien allemand explique les Suisses
ont voté dimanche de dures mesures contre les criminels étrangers. Ils ont
souten« Die Presse » à Vienne mentionne une « certaine schizophrénie ». D’une part,
les meurtriers, u « à une nette majorité une initiative du parti nationaliste
conservateur UDC ». « Die Welt » souligne que l’abus de l’aide sociale ou un
cambriolage suffit pour faire expulser un étranger et que l’UDC a utilisé une
recette éprouvée pour parvenir à ses fins : elle promettait plus de sécurité et
une sorte de contrôle sur les étrangers vivant en Suisse.
En Italie, « La Repubblica » a noté que
le projet de la droite populiste a été accepté et résume brièvement les
résultats de la votation. « The New York Times » annonce que la droite a gagné
une votation en utilisant l’affiche controversée du mouton noir. Le quotidien
américain rappelle que cette affiche avait été condamnée par les associations
de défense des droits de l’homme comme un poster raciste. Il cite également le
politologue Lukas Golder, de l’institut Gfs.Bern, qui explique que l’UDC a
utilisé cette campagne de votation comme un test en vue des élections fédérales
de l’an prochain.
Dans toutes les
parties du pays, la presse suisse de lundi déplore l’acceptation de
l’initiative pour le renvoi des criminels étrangers. Les commentateurs y voient
surtout un vote marquant un repli identitaire motivé par la peur de l’avenir et
instrumentalisé par la droite conservatrice.
Expulsion
automatique des criminels étrangers : Bruxelles veut que Berne s’explique
29 novembre 10 - La Suisse doit
une nouvelle fois se justifier devant les instances européennes, où
l’initiative de l’UDC est jugée incompatible avec la libre circulation
Bruxelles, Richard Werly/Le Temps - Nouveau coup de
poignard dans les renégociations bilatérales entre la Suisse et l’UE : l’initiative
sur le renvoi des criminels étrangers va encore une fois obliger la
Confédération à se justifier face aux Vingt-Sept.
Même si la Commission européenne s’est gardée dimanche de réagir à chaud,
l’ambassadeur de l’Union à Berne, Michael Reiterer, a confirmé à l’ATS que la
balle est « maintenant dans le camp du parlement et du gouvernement
suisses ». Plusieurs journaux européens soulignaient, dimanche, les
« six victoires en sept ans » obtenues par le parti de Christoph
Blocher. « La Suisse, paradis des lubies populistes », s’inquiétait,
dès la confirmation des résultats, le quotidien polonais Gazeta Wyborcza.
Incompatible avec l’accord sur la libre
circulation, qui interdit les expulsions automatiques d’étrangers – les
délinquants ne pouvant être renvoyés que s’ils présentent un danger grave pour
l’ordre public –, le texte défendu par l’UDC (droite populiste) est d’autant
plus un casse-tête que le contre-projet a été rejeté.
Le piège est d’autant plus redoutable
pour Berne que plusieurs pays de l’UE se plaignent d’une « application
incohérente » par la Suisse de cet accord. Le projet de conclusions sur
les relations avec la Confédération, que les Vingt-Sept doivent finaliser ce
lundi, dénonce même « l’introduction de mesures législatives et de
pratiques incompatibles, en particulier, avec la libre circulation ».
La Suisse n’est plus un partenaire fiable selon Bruxelles
Le résultat
de la votation de dimanche remet en question des accords bilatéraux et
internationaux. Pour les représentants de l’UE interrogés par l’ATS à
Bruxelles, « trop de démocratie peut conduire la population suisse à se garder
les meilleurs morceaux ».
En mettant
aux voix cette initiative, la Suisse a mis en danger en connaissance de cause
ses engagements envers l’UE, a déclaré un observateur à Bruxelles. Berne n’est
dès lors plus un partenaire digne de confiance pour l’UE. Ce qui va conduire
Bruxelles à hausser le ton dans les négociations, selon ce proche du dossier.