Extrait de l’organisme européen de prospective, le LEAP, qui ne s’est guère planté dans la prévision de la crise actuelle :
De Paris à Berlin, de Lisbonne à Dublin, de Vilnius à
Bucarest, de Londres à Rome, … les manifestations et les grèves se
multiplient. La dimension sociale de la dislocation géopolitique globale
est bien au rendez-vous de l’Europe de cette fin 2010. Si ces
évènements ne parviennent pas pour l’instant à perturber les programmes
d’austérité décidés par les gouvernements européens, ils traduisent une
évolution collective significative : les opinions publiques sont en
train de sortir de leur torpeur du début de la crise en prenant
conscience de sa durée et de son coût (social et financier). Les
prochaines élections devraient donc faire payer un coût élevé à toutes
les équipes au pouvoir qui ont perdu de vue que sans équité, l’austérité
ne bénéficierait d’aucun soutien populaire. Pour l’instant, les
équipes au pouvoir continuent essentiellement à appliquer les recettes
de la période d’avant la crise (à savoir des solutions néo-libérales à
base de réductions d’impôts pour les ménages les plus aisés et
d’augmentation d’impôts indirects en tout genre). Mais la montée en
puissance des conflits sociaux (qui est inévitable selon LEAP/E2020) et
les changements politiques qui vont apparaître dans les prochaines
élections nationales pays après pays, vont générer une remise en cause
de ces solutions… et une montée brutale des partis populistes et
extrémistes : l’Europe va se « durcir » politiquement.
Parallèlement, devant ce qui apparaît de plus en plus comme une
tentative inconsciente de la génération « babyboomer » de faire payer
l’addition aux générations montantes, on peut anticiper une
multiplication des réactions brutales des jeunes générations."