Bonjour Olivier,
Dans mon Alsace natale, il fût un temps ou pour la fête de Noël on mettait une assiette de plus à la table : l’assiette du pauvre. Celui qui passait par là pouvait entrer, s’assoir, se réchauffer, et se sustenter en profitant de la place qui lui était offerte. En ce temps là cette fête avait encore un sens, un sens humain ...
Aujourd’hui les fêtes de Noël sont devenues une immonde goinfrerie consumériste, une caricature à l’image de ce grotesque bonhomme rouge. Je hais cette fête, elle me dégoute au plus haut point, et toutes les guirlandes et autres paillettes ne masqueront pas l’ignominie de la chose.
Certes il y a les enfants, toujours émerveillés par ces scintillements, piaffants d’impatience à la perspectives de recevoir quelques ’cadeaux’. Les miens n’y échappent pas, même si j’ai assassiné le crétin rouge depuis belle lurette. Alors je leur parle du solstice d’hiver, et je leur apprend à se montrer modeste en n’oubliant pas ceux qui n’ont pas leur chance.
N’est il pas évident que ce monde court à sa perte à entretenir et faire perdurer cette idée débile que certains peuvent s’enrichir toujours plus au prétexte qu’ils ’le valent bien’ pendant que d’autres meurent tout simplement de faim ? Comment pouvons nous nous regarder dans une glace et nous prétendre Humains, ou même simplement civilisés ?
C’est de la foutaise, nous avons vendu notre humanité au veau d’or ! L’argent et l’avoir régentent nos vies jusqu’à l’absurde. Il est grand temps que cela cesse, grand temps que nous reprenions nos vies en main, grand temps que nous œuvrions à ce que ce monde devienne une Humanité et que tous puissent se tenir debout. L’étape première est de tuer le veau d’or !
Ah mais oui, la perspective d’un effondrement de ce système financier mortifère en effraie plus d’un. Car il y aura des cris et des larmes, du désespoir et de la stupeur. Et alors ? Un accouchement est un moment difficile, douloureux souvent, mortel parfois, mais au bout c’est la délivrance et ne subsiste alors que la joie d’une vie nouvelle qui commence. C’est à cela que nous devons aspirer, car notre avenir en dépend.
Bien à toi mon cher Olivier
Razzara