Ce que je fais passer sur le dos de certains c’est de la grivellerie, tout simplement. J’aimerais que le public apprécie la différence entre l’effet d’annonce triomphaliste et la cruelle réalité (Dans ce cas-ci, Mazi a bel et bien été adapté en esperanto... mais les cassettes pirates sont inutilisables. La différence entre la théorie et la pratique, - cfr Stefan Zweig, bis)
Question de la différence entre ce qui est commandé et reçu, et de la poche dans laquelle disparaît cette différence, c’est un point qui a déjà été soulevé plusieurs fois même par écrit. On ne peut évidemment pas empêcher quelques personnes peu scrupuleuses de pratiquer une sorte de dumping culturel, et ça ne rend pas tous les espérantistes malhonnètes. Mais à aucun moment personne n’a jamais pris l’initiative d’établir une sorte de « bureau international des plaintes », qui pourrait également servir de service clientèle « après-cotisation » en quelque sorte, garantissant que les services promis sont bien prestés. Claude Piron, en bon psychotérapeute qu’il est, pourrait se pencher sur la motivation psychologique de cette inexistence (particulièrement à l’UEA). Peut-être certains pensent-ils qu’ouvrir une ligne de « plaintes » serait admettre publiquement qu’il y a des problèmes ? Les entreprises publiques de différents états européens ont également mis très longtemps avant d’admettre la vacuité de cet argument.
En fait, l’album de Michael Jackson sur lequel on aurait dû entendre de l’esperanto était « HIStory », et comme ça a été à l’époque détaillé dans la revue « Esperanto », M.J. avait pris contact avec une organisation pour traduire une série de phrases. Croyant avoir touché le million, « Esperanto » titrait « MJ en esperanto » - il a fallu déchanter. Je dois à la vérité de dire, toutefois, qu’il semble qu’il reste la phrase « venu cxi-tien » quelque part à l’arrière-plan d’une ambiance sonore entre deux chansons.
Je trouve également le triomphalisme relatif au « cinéma en esperanto » fort exagéré. « Angoroj » est un très mauvais film, et je trouve qu’il faut avoir le courage de le dire, même s’il est tout en esperanto. Quant à « Incubus », les vraies raisons du choix de l’esperanto sont expliquées sur le site du film (ben oui, en anglais) et on s’aperçoit vite que toute autre langue artificielle aurait aussi bien fait l’affaire.
Ah oui, les autres langues artificielles, c’est aussi un chapitre intéressant. Certains espérantistes, et M. Masson est le plus visible d’entre eux, ne cessent de répéter et de faire répéter que le volapük n’a été qu’un feu de paille et qu’il est mort bien vite, par contre ils s’emportent dès qu’il entend dire que l’espéranto est mort et répètent à l’envi qu’au contraire l’internet même lui a donné une seconde jeunesse. Ils ne se rendent pas compte que, d’une façon confidentielle peut-être, le volapük aussi a profité d’internet pour réapparaître. Et pas seulement le volapük d’ailleurs. Ce contre quoi je m’insurge aussi de temps en temps dans d’autres colonnes : l’esperanto traite ses soeurs artificielles comme l’anglais traite l’espéranto, par le dédain et l’ignorance. A long terme, cette attitude me semble d’ailleurs contre-productive : si le grand public avait conscience que créer des langues est une activité parfaitement normale, répandue, et même ancienne, il serait peut-être moins méfiant vis-à-vis de nous, qui devenons alors « l’essai qui a réussi (et qui n’est donc plus un essai) » plutôt que les missionnaires d’une génération spontanée d’origine surnaturelle et inexplicable. Or les triomphalistes (les pires c’est les « finvenkistoj »), peu confiants peut-être en l’issue d’une éventuelle confrontation, occultent l’existence des autres systèmes et tirent à boulets rouges sur tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à un concurrent. Pour ma part, je suis resté à l’espéranto même après avoir étudié (beaucoup) d’autres projets, parce qu’un bibliothécaire scrupuleux avait rangé tout ce qu’il avait en langues artificielles dans le même rayon. J’ai donc très vite su qu’il existait autre chose. J’ai pu aussi m’apercevoir par moi-même que l’espéranto était visiblement le meilleur. En d’autres mots, je me suis fait une religion plutôt que d’écouter une propagande. Et je trouve que c’est faire fort peu confiance au bon sens du public que de déclarer de façon péremptoire que tous les concurrents de « nia kara lingvo » sont cliniquement morts, voire de prédire que personne ne fera jamais mieux que nous.
Mais je bavarde, je bavarde...
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