Philou, je vois que nous sommes sur la même ligne.
Vous dites : « Le système vous incite constamment à emprunter pour consommer. »
Je dirai : oui, c’est exact, quand ce n’est pas la conjoncture qui oblige à emprunter. Et c’est précisément le cas pour les Etats.
Oh, je sais, personne n’est obligé d’emprunter. Personne n’est obligé de vivre, non plus, ni de faire vivre sa famille ! Et personne n’est obligé de se droguer. L’endettement est une drogue, et les prêteurs sont des pousses au crime.
Il y avait un proverbe qui disait : « On ne prête qu’aux riches », et on ajoutait : « Qui prête aux pauvres prête à rire ».
La cupidité des banquiers a fait table rase de cette sagesse ancestrale : aujourd’hui que le ridicule ne tue plus mais enrichit les tyrans, les banques prêtent aux pauvres : à un point tel qu’elles sont rhédibitoirement conduites, pour recouvrer leurs créances et en toute connaissance de cause, à pratiquer un véritable terrorisme institutionnel.
Les situations dans lesquelles les particuliers ou l’Etat sont conduits à emprunter sont l’autre face de Janus du système financier bancaire : le capitalisme de catastrophe est parfaitement illustré dans la dualité « crises / endettements ». Les crises exaspèrent ce double besoin de prêtrer pour les dominants, et d’emprunter pour les dominés. Avec la différence que les banques profitent de la crise et les dominés en patissent. Dans les dominés je mets aussi les Etats dominés par les Etats dominants.
J’affirme que les banques dans le système actuel ont autant besoin de prêter que leurs débiteurs d’emprunter. Mais cela ne peut pas durer, il faudra bien que ça casse un jour, quelque part. Et ce jour n’est probablement pas très loin.