Cher Frédéric Dalmas,
Apparememnt vous êtes un prof issu de l’éducation nationale. Vous ne connaissez pas trop le monde de l’entreprise, et ça se voit. Il serait inexact de dire que votre vision du « libéralisme ultra » est caricaturée, car la caricature est basée sur l’exagération de traits réels. Elle est complètement fantasmée, inventée. Quel parti politique, quelle personnalité défend la « concurrence » telle que vous la décrivez ? Personne, et pour cause.
Je travaille pour une entreprise et même pour une banque . Nos clients sont exigents : il demandent sans cesse plus, ils n’hésitent pas à faire des appels d’offres avec 12 banques pour prendre le moins cher. Ils nous obligent à faire toujours mieux. Est-ce que ça signifie qu’on va étriper les employés de nos concurrents, comme les chiens sur la photo ? Non, bien sûr que non. Il faut jouer selon les règles, et c’est le rôle de l’Etat notamment de garantir que les règles sont respectées.
La concurrence, ça ne veut pas dire la guerre ni l’anarchie : ça veut dire que le client a le choix, et que les entreprises doivent faire des efforts pour être choisies. Et pour s’adapter aux besoins du client qui changent. C’est l’opposé du monopole, ou le client n’a pas le choix, et l’entreprise fait peu d’efforts et ne s’adapte pas aux changements.
L’adaptation aux changements, c’est bien là le point clé. C’est la différence entre entreprise et administration, économie de marché et économie administrée, liberté ou planification.
Comparez Europe de l’Est et Europe de l’Ouest sur les 50 dernières années, on a tout de même l’impression que l’économie de marché bien encadrée est plus efficace que le communisme pour créer le bonheur et la prospérité. Tout n’est pas parfait dans le Monde, loin de là, mais je ne vois pas en quoi remplacer les entreprises par des monopoles d’Etat pourrait améliorer les choses. J’ai plutôt l’impression que ça serait le contraire.
En résumé : vive la liberté et donc vive la concurrence !