La prière du vendredi : une obligation coranique pour tous les musulmans orthodoxes
Les trois jeunes responsables du centre de préfiguration de
l’ICI sont formels : cette situation ne convient à personne ; elle ne
saurait durer car, outre le trouble à l’ordre public, elle n’est pas
digne pour les fidèles.
En effet, si les musulmans attachés à une stricte orthopraxie sont
contraints de prier dans les rues parce que le Coran exige qu’ils se
réunissent collectivement chaque vendredi, « hormis l’esclave, la femme, l’enfant, le malade »
(1), paradoxalement l’islam commande la discrétion et, par conséquent,
déconseillerait plutôt cette exhibition hebdomadaire (2).
D’autre part, cette obligation coranique ne peut être parfaitement
respectée dans les conditions actuelles. Le vendredi, les fidèles
doivent en principe avoir pris un bain rituel, revêtir leurs plus beaux
habits et se parfumer.
Pourtant, rien ne saurait détourner les pratiquants de leur ferveur : «
Il s’agit d’une prière collective le vendredi, qui a vraiment une
importance particulière dans l’islam. Il faut faire un travail
pédagogique de part et d’autre pour essayer de comprendre quelle est
l’importance du vendredi pour les musulmans. On ne s’en rend pas compte,
on n’en a pas conscience. Et quelle est l’importance aussi, pour les
riverains, de pouvoir circuler un vendredi. Ca c’est votre travail en
tant que journaliste. Expliquez. Cherchez. Allez poser la question à un
musulman, à une personne qui ne prie même pas dans la semaine mais par
contre qui ira prier le vendredi, et pourquoi. »
Interrogé, M. Mohammed M. (1), installé dans le quartier depuis
cinquante ans, assure quant à lui que, en tout état de cause, aucune
mosquée n’est indispensable à l’exercice de la foi. Il confirme que
l’orthodoxie musulmane exige que la prière du vendredi ait lieu à la
mosquée.