@ Olivier Cabanel

Passionné de chanson je suis allé écouter les cinq que vous proposez sur votre site.

Pour trois d’entre elles on comprend que l’auteur interprète, imprégné de son texte, croit qu’on l’entend vraiment. Il n’a pas fait vérifier par quelqu’un qui n’a jamais entendu ce texte. Il aurait vu alors que l’auditeur doit forcer son attention pour deviner de nombreux mots qui sont couverts par l’instrument « d’accompagnement ». Comme dans 99/100 des enregistrements d’aujourd’hui.

Quand le texte est très pauvre ou quand la "chanson française au sens France Inter" est en anglais ce n’est pas grave, chacun sachant que les promoteurs diffuseurs actuels se foutent éperdument de ce qui se dit (la chanson est en France très représentative de cette génération qu’on dit parfois « bien-pensante » et que je vois plutôt comme « non-pensante »). Quand les deux chansons parfaitement audibles sont, comme ici, très bonnes, on trouve ça très dommage.

Avec un petit plus bien marqué contre l’ambiguïté dominante ces deux belles chansons atteindraient le niveau de ces fortes merveilles que j’ai découvertes cette année : « SOS ma France » de Jean-Paul Orcel et "Femmes grillagées" de Pierre Perret.

Perret est un type étonnant. Son talent reconnu il a eu une bonne place dans les médias, mais il ne les a pas laissé grignoter la moindre miette de son indépendance et de sa fraîcheur poétique. Je ne crois pas qu’il se présente comme un chanteur « engagé » ou « politique ». Et pourtant son ensemble « Lili » plus « Femmes grillagées » est une belle leçon politique, au plus noble sens du terme. Il nous montre que, contrairement à ce que voudraient nous faire croire tant d’individus « de gauche » en pleine dérive, nous n’avons pas à choisir entre la solidarité pour les plus déshérités et la laïcité républicaine. C’est en défendant fermement la seconde qu’on sera efficace dans la première.

Ceci dit, si vous faites un CD où l’on entend parfaitement tous les textes, j’achète. Et je pense que ce CD sera rangé sur mon rayon « haut de gamme ».

Je vous souhaite une bonne année.