1) Intrants
Le problème des intrants est avant tout lié à l’organisation de la production et de la consommation.
Organisation de la production par la spécialisation des zones agricoles : en séparant notamment l’élevage des cultures il est impossible d’utiliser les fumures animales qui se transforment en pollution.
Séparation des zones de consommation et de production : la même difficulté est rencontrée avec les rejets organiques humains qui pourraient être recyclés.
Les terres ont besoin de beaucoup d’intrants parce que leur appauvrissement est en grande partie provoqué par le rejet à la mer ou dans l’air des déchets organiques. Il suffirait de modifier cette organisation de la production qui a été imposée par le secteur agro-alimentaire.
2) Produits phyto-sanitaires
Le problème des pesticides et fongicides et est lié à la monoculture à grande échelle et sans rotation des cultures :
- la monoculture sur des grandes surfaces contiguës rend la propagation des maladies et des parasites beaucoup plus rapide et d’autant plus intense que le génome des plantes cultivées est proche.
- l’absence de rotation des cultures permet aux maladies et aux parasites spécifiques d’une plante de se maintenir en nombre important au même endroit d’une année sur l’autre
Le problème des herbicides et lié à la mécanisation et à la volonté de maximiser les récoltes :
- mécanisation qui a pour contre-partie l’impossibilité d’arracher à la main les plantes adventices faute de main-d’œuvre
- volonté de maximiser les récoltes qui se traduit par une lutte totale qui entraîne l’apparition d’adventices de plus en plus résistantes.
Pour régler le problème, ils suffit de modifier l’organisation et les méthodes de production.
3) Autres composantes des rendements
L’amélioration des rendements agricoles est due pour une bonne part à :
- la sélection des plantes (100kg/ha/an supplémentaire depuis 50 ans), en effet les quantités d’intrants délivrées sont stables voire en régression depuis 30 ans
- de la généralisation de l’irrigation qui permet de cultiver des plantes à haut rendement là où on ne le pouvait pas et de pallier l’aléa climatique.
- l’amélioration de la connaissance des plantes et de leur adaptation à l’environnement qui permet de réagir plus vite, plus efficacement et à moindre effort : par exemple la découverte des conditions d’attaque de la mouche du pommier a permis de diviser par 5 le nombre de traitements contre-elle, autre-exemple l’utilisation de leurres sexuels stériles permet d’éradiquer en quelques années certains parasites.
Ces trois points persisteraient et continueraient à s’améliorer quand bien même la mécanisation et les intrants diminueraient et donc ne retournerions pas à la situation d’avant.