Je n’ai pas pour habitude de décerner des lauriers au patronat.
Mais je dois que Vincent Blanchard s’est comporté de façon remarquable dans le contexte socio-économique actuel. Ce comportement, exceptionnel, devrait en fait être le comportement naturel.
Peut-être est-ce dû au fait qu’il s’agit d’une petite entreprise dans le secteur du bâtiment. Là où le patron, en général lui-même ouvrier, travaille souvent au milieu de ses employés et sait ce que travailler veut dire.
Ce dernier paragraphe, parce que je connais aussi une petite entreprise de maçonnerie qui emploie un maçon souffrant d’une dépression assez sévère, excellent maçon au demeurant. Un jour, alors que l’employé remettait le énième certificat médical d’incapacité de travail, son patron lui dit :
« Écoutes, tu m’emmerdes avec tes papiers, maintenant, si tu te sens bien, tu viens travailler, autrement tu ne viens pas, tu recevras ta paie que tu viennes ou pas. Je préfère que tu préviennes si tu ne viens pas, tu peux aussi partir en cours de journée mais, évidemment, je préfère que tu sois là ».
Je ne sais pas comment le patron s’arrange administrativement, l’entreprise, quoique petite est assez prospère, mais en tout cas, il y a une chose sûr, c’est que le maçon malade se porte maintenant un peu mieux* et, partant, a moins d’absences au boulot.
* Peut-être a-t-il senti qu’il avait une certaine valeur pour quelqu’un et que ce quelqu’un lui faisait confiance.