"dans combien de bureaux des salariés perdent leur temps et celui de leur
entreprise, font semblant de l’occuper tout en faisant attention de ne
pas partir trop tôt pour ne pas être mal vus, quitte à jouer au démineur
sur leur ordinateur ?«
Là vous pointez du doigt un mal très moderne, on est payé avant tout pour être à la disponibilité de l’employeur, il y a un travail a effectué, mais l’activité n’est jamais 100% sur toute l’année (remarquez, en cas de coup de chauffe, ça passe à plus de 100% et ça s’énerve dans tous les coins).
Du coup, pour faire le mec qui bosse, on traine les pieds pour justifier le plein emploi (ironie) de cette présence.
Quand au culte du chef, c’est assez impressionnant de voir le résultat des centaines d’années de conditionnement, la plupart des personnes que j’interroge dans mon entourage sont incapables d’imaginer une organisation hors cadre hiérarchique, alors que je travaille dans l’informatique et que les projets de logiciels libres démontrent tous les jours que la hiérarchie n’est pas obligatoire pour accomplir un »projet« .
Ne parlons même pas des phénomènes de »réunionite« aigüe caractéristiques de l’encadrement ou on passe la journée à »discutailler" sans prendre de décisions sérieuses, et paradoxalement on en ressort fatigué d’avoir somnolé toute la journée avec ce fond sonore monocorde.
Mais ça justifie le rôle du chef, et puis ça évite de lui faire
réfléchir sur l’organisation du travail, le suivi réel et efficace de
l’activité, puisque lui même n’a pas d’activité réelle ou efficace.
Mais bon, être chef à la place du chef (rappelez vous d’iznogood) semble être un sens à la vie pour beaucoup, histoire de ne rien « branler » et d’emmerder les autres en étant mieux payé.
Tout le monde veut le pouvoir/argent, mais pas les responsabilités, quelque soit son niveau.
Dans les grosses structures (public/privé, c’est pareil), le monde du travail est un vaste théatre et c’est presque un miracle que quelque chose soit produit au final.
Au bout d’un moment, toute structure un peu imposante est sclérosée par les luttes de pouvoir interne, ou le paraître est bien plus important que la réalité.
Du coup, avec le nombre de chomeurs et le manque d’efficacité chronique des méthodes françaises (et pourtant on est les plus productifs !), ça me fait dire qu’on travaille beaucoup trop puisque si on essayait vraiment de rendre les choses d’une efficacité optimum en temps de travail et en relation humaines, les journées de travail seraient trop longues pour les remplir.
Ce phénomène est totalement relativisé dans les petites structures indépendantes qui se battent le couteau entre les dents au jour le jour et où la remise en question est un soucis de survie.