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Commentaire de D’oeuf rance

sur Il n'y aura pas d'élections présidentielles de la République en 2012


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D'oeuf rance D’oeuf rance 11 janvier 2011 12:27

Merci de votre réponse.

Merci également de bien lire, j’écris D’OEUF RANCE... (Le D étant un important symbole) état « généralisé » maintenu par les gouverne-menteurs ; mais comme le montre mon portrait, mon cerveau va bien, merci.

Vous parlez comme un « chef d’entreprise », ce que vous êtes probablement - déjà :

"... cela dépend des personnes qui sont recrutées, leurs valeurs, leur probité, leur loyauté et leur faculté à respecter un code de déontologie établi et signé de leur main." Encore des signatures, de par le monde on signe tout et tout le temps, mais qui repecte ces autographes ?!

Tous les politiciens n’ont pas fait l’ena, certains sont passés par la filière gestion/commerce. Petit manuel à l’usage de ceux qui se « spécialisent » ou lisent en diagonale :

Non pas tout est « politisé » mais bien tout est politique. (L’homme est un animal politique.)

Vous avez dit distingo ?

Au sens étymologique, la politique, renvoie à la polis, c’est-à-dire la cité. Ce qui veut dire que tout ce qui touche au fondement de la cité et au collectif dans la cité renvoie à la politique. On sait que c’est la voie qu’avait suivie Aristote pour parler de la politique. La politique serait donc un pan-politikon qui englobe tout type d’activé de l’homme dès lors que celui-ci évolue à l’intérieur d’une communauté. L’équation politique est donc formée de l’égalité politique collective, milieu propre à l’homme favorisant son épanouissement dans sa pensée et dans son comportement.

C’est d’elle qu’il reçoit son humanité, son développement, son statut moral. ’’Mais l’homme qui est dans l’incapacité d’être membre d’une communauté, ou qui n’en éprouve nullement le besoin, parce qu’il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute, ou un dieu’’. Ne pas appartenir à la ’’polis’’, lei d’humanité, c’est être soit infra-humain, soit supra-humain. L’exposé d’Aristote reprend la conception classique de la cité au sens grec. La cité n’est pas un Etat (forme barbare pour les Grecs), elle n’est pas liée à un territoire (comme aujourd’hui où la citoyenneté se définit d’abord par référence au sol, à la ’’patrie ’’). La cité est une communauté d’hommes, vivant sous les mêmes mois et adorant les mêmes dieux. L’idéal grec est celui d’un groupe d’hommes pouvant tous se connaître personnellement. L’idéal politique est donc celui d’une communauté d’hommes libres (non asservis par le travail et les nécessités vitales, disposant de loisirs) et unis par la ’’philia’’. Quand les contemporains parlent ’’d’animal social’’, ou quand Marx déclare que l’homme est ’’animal politique’’, ce ’est pas au même sens que les Grecs. La polis n’est pas une communauté économique, au contraire : elle naît quand on peut s’affranchir de la contrainte économique et disposer de loisirs. Ainsi les esclaves ne sont-ils pas citoyens, ainsi le statut des artisans est-il difficile (Aristote dit qu’ils sont en ’’esclavage limité’’).

Concernant l’apolitisme, une petite définition s’impose. Lecture recommandée :

http://www.le-citoyen.info/spip.php?article112

On peut lire ici que l’apolitisme n’est pas une absence d’opinions politiques mais un refus clair et assumé de participer à la citoyenneté, c’est à dire à la vie de la cité. Être apolitique, cela veut dire « sortir du champ politique », par ce fait, on ne peut donc pas prétendre à exercer des pouvoirs ou bénéficier des avantages issus du « politique ».

Ceci étant dit, les liens entre anarchisme et apolitisme sont réels mais très complexes. Il va falloir revenir un peu en arrière et reparler de l’anarchisme.

L’anarchisme a comme première volonté de refuser toute forme de domination. Toute forme de domination c’est à dire : intellectuelle (chaque pensée est unique), individuelle (égalité de tous les êtres entre eux), sociale (aucune administration humaine ne peut se prévaloir de droits sur ses administrés y compris celles judiciaires et religieuses), politique (aucune loi ne peut contraindre la liberté d’un seul être), morale (rien n’est supérieur à l’humain pas même Dieu) et économique (un seul ne peut pas se prévaloir de posséder le bien de centaines d’autres).

Ceci a été pensé dans le souci d’une justice sociale efficace et non pas idéelle. D’ailleurs, on retrouve souvent dans les textes des penseurs de l’anarchie (Proudhon, Bakounine, Stimer, Kropotkine, Guérin etc.), une véritable réflexion sur "l’égalité en droits« et »l’égalité réelle", cette opposition que beaucoup taxent de « simpliste », est en fait le véritable manuel de l’anarchisme. 

Donc, nos anarchistes en refusant toute forme de domination, en fait, ils se retrouvent nez à nez avec les communistes qui, eux, veulent libérer la classe ouvrière. Certes, les anarchistes sont bien conscients que les prolétaires sont les plus touchés par la domination que tout pouvoir impose à ceux qui le subissent, mais, d’un autre côté, le communisme (et ça Bakounine l’avait parfaitement compris) risquait très vite de tendre vers une tyrannie révolutionnaire. Première fracture entre mouvement anarchiste et parti communiste, car : les anarchistes, comme leur nom l’indique, refusent catégoriquement que quelqu’un se considère comme leur chef. 

Mais les anarchistes militants restent très proches des militants communistes. De plus, les théories communistes ont toujours, encore aujourd’hui, une influence de premier ordre pour qui veut penser une révolution, et l’anarchisme consacre beaucoup de temps à sortir des griffes du Kommintern (en particulier de Staline) le véritable idéal révolutionnaire communiste. Ce qui va donner naissance à des tas de groupuscules dont « l’anarcho-communisme » et le "communisme libertaire". http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarcho-com...

A partir de là, les ficelles sont embrouillées au possible... Résultat, de nombreuses organisations anarchistes se disent « apolitiques » car, généralement, elles font passer l’idéal révolutionnaire au premier plan et considèrent qu’un idéal politique paralyse les révolutions sociales. Par exemple, ce que l’on appelle les « syndicats anarchistes » sont assez souvent (pas toujours) apolitiques.

Second point l’après Mai 68 et la naissance des mouvements punks. Les mouvements punks des débuts revendiquaient un apolitisme pur et dur qu’ils traduisaient par leurs codes vestimentaires, leurs coiffures, leurs tatouages et leur mode de vie volontairement « crade ».

Cet apolitisme militant est donc une véritable revendication politique, au départ. Et cette revendication a trouvé un fort écho auprès des différentes cellules anarchistes. Et « l’apolitisme » comme moyen de lutte et d’expression s’est répandu, d’abord intellectuellement, puis de plus en plus comme une revendication dans les milieux anarchistes jeunes (dans le sens moyenne d’âge).

Un apolitisme historique rencontrait donc un apolitisme revisité. Et ce fut le début d’une belle aventure. Dommage que les boneheads aient fait volé tout ça en éclat...

(Les boneheads c’est la faction néo-nazie des skinheads, c’est à dire lorsque certains hooligans (les supporters de l’équipe de foot de Liverpool ou Manchester, je sais plus) ont voulu la bagarre tous les jours et pas seulement les jours de match... Ils ont (malheureusement) croisé la route d’une branche dissidente des skinheads, un peu trop sensible à l’extrême-droite et cela a donné les « boneheads ». Des fachos imbibés d’alcool et violences... Et le plus dingue c’est que c’est vraiment comme cela que ça s’est passé. Au fait, au départ le mouvement skinheads était apolitique ou communiste, et la raison de la naissance du mouvement n’est pas franchement politique mais plutôt ’« musicale ».)

*

Oui, "On est en droit d’espérer qu’en France il y ait, encore, des gens honnêtes et altruistes." C’est à leur langage et leurs actes tels la confiance réciproque, la droiture, qu’on les reconnaît.

Je vous souhaite encore bonne chance, si vous êtes (et resté) sincèrement désintéressé dans le sens "tout pour le bien commun« , vous ne pourrez que réussir, ceux qui veulent un  »chef« vous reconnaitront... comme ami du peuple et non  »président" de la république (orthographe libre) ou d’état. 


 smiley



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