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Commentaire de Canine

sur Les idées qui puent d'Eric Zemmour


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Canine Canine 13 janvier 2011 14:43

@ non 666

J’ai lu Mein Kampf (du moins, une version française que j’ai trouvé sur emule), et effectivement Hitler accuse les Juifs de tout ça. Ce qui lui manque, c’est une preuve de relation de cause à effet. Enfin, sauf à ce que vous arriviez à me démontrer que l’extermination des Juifs peut apporter la paix pendant 1000 ans, je maintiendrais que c’est n’importe quoi. Tout ce dont les Juifs sont accusés dans Mein Kampf, si vous les supprimez, les problèmes en question demeurent.

Personnellement, si je devais développer un peu sur la question, je ne vois dans l’antisémitisme hitlérien qu’un écho des accusations qu’on fait aux Juifs depuis des siècles. le vilain banquier juif, c’est pas une invention hitlérienne, les rois, les tzars (exemple concret au hasard, Philippe le Bel), se servaient régulièrement de cette image pour trouver un coupable aux maux du peuple et faire d’une pierre deux coups. C’était assez facile et pratique, les Juifs étaient très souvent banquiers, car capable (en terme de droit) de pratiquer l’usure interdite aux bons chrétiens (même si pas exclusivement certes, il y avait aussi des banquiers italiens, souvent Lombards, cf la rue éponyme à Paris). Il y eu des périodes où si tous les Juifs n’étaient pas banquier, tous les banquiers étaient juifs. Il était donc facile pour les souverains d’accuser à l’occasion les Juifs de tout et n’importe quoi, leur impopularité étant acquise (on déteste facilement les puissants à qui ont doit beaucoup d’argent, à fortiori quand ils sont aussi accusés d’avoir tué le Christ), et bruler quelque charrette de youpins permettait de faire plaisir au peuple (premier coup) tout en renflouant les caisses de l’Etat (deuxième coup). La seule différence entre les souverains élus par Dieu à leur poste et Hitler en matière d’antisémitisme, c’est que les souverains étaient conscient de se foutre de la gueule du monde, alors qu’Hitler y croyait vraiment.

Accessoirement, je suis partiellement d’accord avec ce que vous dite, derrière les crises économiques, il y a des banques, et derrière les banques, il y a souvent des Juifs, c’est un fait, et un fait historique. Cependant, il n’y a pas « tous les Juifs » derrière les banques, mais seulement quelqu’uns, et quand les banques sont tenus par d’autres communauté, elles posent souvent le même problème. Prenons un des plus grands exemple de complot bancaire de l’histoire, la Renaissance italienne. Et quoi la Renaissance est-elle un complot ou une crise me direz vous ? Elle n’est ni l’un ni l’autre, mais elle s’en est nourri. Ce qui a permis la Renaissance, c’est la plénitude économique dans laquelle baignait certaines grandes cités d’Italie, notamment Florence. D’où venait cette manne financière ? Florence était tenue par une riche famille de banquier, les Médicis, qui n’avait rien de juifs. En plus de vendre de l’argent, les Médicis étaient aussi des vendeurs d’armes. Juste à coté de l’Italie, il y avait deux grands royaumes, la France et l’Angleterre, tout deux très prompts à se faire la guerre. En général, des guerres ponctuelle, qui duraient une poignée d’année. Mais c’était sans compter l’intervention occulte de Médicis. En mettant en place un immense système de crédit aux monarchies belliqueuses pour qu’elles puissent s’armer et entretenir leur guerre, tout et en leur vendant des armes toujours plus performantes, rendant des nouveaux achats obligatoires afin de ne pas arriver avec du matos obsolète sur le terrain, les Médicis faisaient d’une pierre trois coups, créant ainsi la plus longue guerre de toute l’Histoire, la guerre de cent ans. D’un autre coté, pour assurer la paix et leur pouvoir politique chez eux, ils finançaient art et aménagement urbain, afin de contenter leur propre peuple, baignant dans une paix éclairée. Chaque morceau de marbre délicatement taillé par les Donatello et autre Brunelleschi, dont les travaux décorent toujours nos plus jolis musée, a été financé par le sang des soldats de France, de Navarre et d’Angleterre. Vous admettrez que comme complot bien dégueulasse, c’est pas mal. Accessoirement, c’est aussi des armes estampillés Médicis et vendu à crédit qui ont servi à la prise de Constantinople par Mehmet II, permettant ainsi au souverain Ottoman d’achever l’empire Byzantin (de toutes façon, quasiment tous les canons d’Europe de l’époque venaient de chez eux). Et le pire, c’est qu’aujourd’hui encore, le noms de Médicis reste synonyme d’humanisme, de développement culturel etc... C’étaient des bons ceux là. Pour autant,est-ce qu’en brulant tous les Italiens, on aurait une quelconque chance d’avoir la paix pendant 1000 ans ? J’ai un doute.


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