Pas vraiment Fergus. Il y a le problème spécifique de Haïti et celui de l’aide humanitaire, plus général. Celle-ci passe désormais obligatoirement par les gouvernements en place qui doivent présenter des plans de reconstruction. L’aide humanitaire n’est déboursée qu’une fois que ces plans ont été approuvés. Je vous laisse imaginer le va et viens et les tractations entre donneurs et récipiendaires, alors que la population attend qu’on lui porte secours.
Dinepa est le département haïtien responsable de l’approvisionnement en eau. Contrairement aux autres départements gouvernementaux, il s’agit d’un département extrêmement compétent, qui a coordonné toute l’aide humanitaire dans ce secteur, ce qui explique le succès relatif des interventions sectorielles. Les flambées de choléra sont injustifiables, indiquant un relâchement des intervenants et qui s’expliquent par les choix stratégiques et politiques des donateurs. Il faut savoir choisir : intervenir et sauver des vies, ou bien tenter d’améliorer la gouvernance d’un pays, ce qui sera payant au long terme, mais sans garantie de succès.
Avec tout l’argent qui a été donné, vous ne pouvez pas dire qu’il était impossible de déblayer les décombres à Port au Prince, ou bien de construire des abris temporaires pour les sans-abris. Reliez les reportages sur le tsunami. C’est le même constat.